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Game over

Game over

Elisa SOULARD et Amélie – 4e B

Enseignante : Mme Amourette

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Je suis née en Floride. Ma passion : les jeux vidéo. Je n’ai jamais été en vacances parce que je préfère rester chez moi à jouer aux jeux vidéo.

Mes parents souhaiteraient que j’apprenne mes devoirs car jusqu’ici j’ai eu 0 à tous mes contrôles sauf en histoire-géo, j’ai eu un 6 et en anglais, un 12. J’étais très contente d’obtenir un 12 mais mes parent eux…. pas trop ! Je crois qu’ils étaient déçus par mes notes, mais quand même, ils auraient pu être heureux pour celle-là ! J’ai fait un effort et eux, ils ne sont toujours pas contents. Il faut savoir que, quand j’ai de mauvaises notes, ils ne sont pas contents… alors que quand j’ai des bonnes notes… eh bien, ils ne sont pas contents également ! Il faudrait savoir ce qu’ils veulent !

Aujourd’hui, on est vendredi, c’est le week-end, je redoute le pire. Ils m’ont dit ce matin :

« – Ce soir, tu vas être contente de ta surprise !

Je redoute vraiment le pire, je sais que… nous devons partir en week-end chez ma grand-mère parce qu’on est invité chez elle pour les vacances de Noël…

Arrivée chez moi :

– Ma chérie, tu te prépares et tu viens avec moi !

– On va où ?

– Je t’ai dit que je te faisais une surprise, une surprise, c’est une surprise !

– Oui, je sais, mais si c’est pour aller chez la vieille grand-mère, je ne viens pas !

– Ne parle pas de ta grand-mère comme ça ! Et puis non, on ne va pas chez ta grand-mère, on ira la semaine prochaine, peut-être…

– C’est une blague ?

– Pas du tout, dépêche-toi de faire ton goûter et après on y va, il n’y a pas de temps à perdre.

– OK, je me dépêche ! 2 minutes, je vais chercher mon manteau et je suis prête !

Ma mère démarre la voiture.

– Du coup on va où ?

– Tu es chiante, je t’ai dit que c’était une surprise !

– Oui, je sais, mais je n’aime pas être patiente !

– Il va bien falloir un jour que tu le sois !

– C’est quand qu’on arrive ?

– Bientôt…

J’en suis sure : elle m’emmène au cinéma… ou pas !

– C’est bon, on est arrivé.

– On est où la !

– Ha, ha, surprise !

– ?!?!?!?!?!

Je ne sais pas où je suis, car je ne connais pas cet endroit. Où ma daronne m’avait-elle emmenée ?

– Tu sais où on est ?

– Non.

– Tu veux le savoir ?

– Bah… A ton avis !

– Nous sommes chez ton grand-père.

– C’est une blague ???

– Non pourquoi ? T’est pas contente ?

– NON, quand c’est pas la grand-mère, c’est le grand-père ! Je croyais qu’on allait au cinéma !!!

-Non, non, on ira au cinéma plus tard, quand tu seras en vacances. »

Une semaine plus tard…

« – Prépare-toi, nous allons au cinéma !

– MAMAN !!!!

– Qu’est-ce qu’il y a Inaya ?

– Elles sont où mes chaussures ?

– Je ne sais pas moi ! T’as qu’à ranger tes affaires !!!

– S’il te plaît, maman, dis-moi où elles sont ?

– Regarde dans le placard à chaussures !

– D’accord, merci maman !

– De rien ! »

30 minutes plus tard :

« -Nous sommes arrivées au cinéma maman ?

– Oui ma chérie, nous sommes arrivées. Tu veux qu’on aille regarder quoi ?

– Je sais pas !! Je croyais que tu savais puisque que tu m’emmènes au cinéma !

– Non, non, moi je ne sais pas ce qu’on va regarder.

– C’est bon, je sais, je l’ai déjà vu plusieurs fois, mais je l’adore trop <3 !

– Dis-moi ce que c’est…

– C’est… Tamara !

– Oh non pas ça ! C’est trop la louze !

– Mais la vérité, c’est trop bien !!

– Pff, ce que tu m’énerves ! Moi, je voulais aller voir des trucs romantiques… Certainement pas ça ! »

On rentre dans le cinéma.

« – Bonjour, quel film souhaitez-vous voir ?

– On ne sait pas trop encore, ma chérie, vas chercher des pop-corn.

– OK, à toute’ !

– Je vais vous donner les places, bon film.

– Merci.

– Du coup, on va regarder quoi ?

-Tu verras. »

2 heures plus tard.

Nous partons du cinéma, direction la maison. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que quelque chose ne va pas. Ma mère n’a rien décelé, mais moi, j’ai tout de suite remarqué… Ma mère veut aller dans la voiture mais moi, je n’en ai aucune envie : j’ai peur de quelque chose mais je ne sais pas de quoi…

« -Maman, ne rentre pas dans la voiture, tu vas mou… »

Ma mère entre dans la voiture, instinctivement, je m’éloigne et là, la voiture explose ! Je suis pétrifiée, apeurée, ce que je ressens est au-delà des mots !

Je viens de perdre ma mère dans une explosion de voiture, alors que je lui avais dit de ne pas y monter. Je regarde à droite puis à gauche et en arrière pour voir s’il y a quelqu’un. Personne. Je me dépêche de courir à toute vitesse car j’ai peur de me faire tuer aussi.

Tout le monde courre dans tous les sens, moi, tout ce que j’ai à faire, c’est partir me cacher ! Certaines personnes toquent, paniquées, chez les gens, elles demandent de l’aide. D’autres se cachent dans les magasins de la zone commerciale… Les gens tombent comme des mouches, morts ! Moi, je ne sais pas où aller, seule dans la rue, je me sens totalement perdue.

J’ai une idée : repartir chez moi pour m’y réfugier. Là, une voiture avec les clés sur le contact ! Je n’ai pas le permis, pas grave, je m’installe tout de même au volant. Les quelques leçons que Maman

m’a donné dans les chemins de terre me serviront pour une fois ! Et tant pis si je me fais arrêter, ce n’est pas mon problème dans l’immédiat, je réglerai ça plus tard ! Et puis en voiture, c’est mieux qu’à pied, non ?

Je démarre la voiture, mais je n’arrive pas à gérer l’accélérateur… Je suis tellement conne que toutes les 5 secondes, je cale ! Laisse tomber la voiture ! Là, un vélo, je le prends. Je roule, roule, roule jusqu’à chez moi. J’attrape mon téléphone et compose le numéro de Fatima, ma meilleure amie.

Elle décroche :

« – Allô ?

– Allô Fatima, c’est moi, s’il te plaît, ne sors pas de la maison, reste cachée, je ne sais pas ce qui se passe mais tout le monde se fait tuer, alors s’il te plaît, ne sors pas de la maison !

– Mais n’importe quoi ! Ils l’auraient annoncé à la télé, tu délires ma pauvre !

– Mais non ! Crois-moi ! Tout le monde est mort ! Maman est morte, elle aussi !

– Mdrrr, elle est trop drôle ta blague !

– Ce n’est pas une blague, c’est la vérité !

– Ouais, ouais, c’est bon ! Mais moi, ce soir, j’ai ma soirée, alors je m’en fous, je me casse quand même de la maison !

– Tu ne me crois pas ? OK, vas-y à ta soirée ! Après tout, moi, je m’en fous si tu te fais tuer ! C’est pas mon soucis, je t’aurai prévenue ! »

Je raccroche, elle croit que c’est une blague, mais pas du tout ! Pas mon genre de faire des blagues aussi pourries !

Elle rappelle, je l’accueille vertement :

« – Si c’est pour pas me croire, bye !

– Non, attends !

– Quoi encore ?

– J’ai vu les gens courir dehors, peut-être que tu disais vrai ??

– A ton avis !?!

– Ouais c’est pas faut… T’as raison, donc comment je fais moi, pour aller à ma soirée ?

– Eh bien, tu fais pas !

– Tu te fous de moi ??

– Ben non !

– Pff, je vais à ma soirée, c’est tout, point barre.

– C’est dingue d’être aussi têtue ! Tu ne…

Soudain, clac, j’entends un bruit sec, un coup de feu ?

-Allô, Fatima ?

Elle ne répond pas !

– Allô, Allô, Fatima, tu m’entends ???… »

Et si c’était lui…

Et si c’était lui…

Anouck BECKER et Lina LOSLIER – 4e A

Enseignante : Mme Amourette

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Dans un village très peu connu, habitait un homme que tout le monde surnommait l’homme sans identité. Toutefois, chacun se doutait bien que c’était John Stiller, qui auparavant avait tué trois femmes, il y a plus de trois ans. Sa particularité était de ne tuer que les blondes au yeux bleus, et il déposait à côté des corps un corbeau décapité.

Aux informations, la journaliste annonça :

« Un meurtrier a frappé ! Vous souvenez-vous des meurtres épouvantables qui s’étaient passés il y a trois ans ? Et bien hier, une personne a été tuée exactement de la même manière, dans la grange de la ferme des ses grands-parents. Est-ce le même meurtrier ? Une enquête est ouverte ! »

L’inspecteur Petter Smith chargé de l’enquête arriva sur les lieux avec Brad Pennon, le médecin légiste qui s’était déjà occupé des meurtres similaires.

« – Brad ? qu’as-tu sur la victime ?

– Elle s’appelait Hillary Posner, mariée, un enfant. Une vie plutôt paisible. La victime est bel et bien blonde aux yeux bleus. Je note des mutilations post mortem au visage. Elle a été asphyxiée par son propre sang.

– Quelle est l’arme du crime ? demanda le commissaire.

– On ne l’a pas trouvée. Mais sans doute un objet très coupant, une bouteille cassée…. peut être. – Pourquoi cet acharnement sur cette femme ?

– Il voulait s’en prendre à son physique à mon avis.

– As-tu examiné le corbeau ? demanda Petter.

– Le corbeau a été décapité mais, aucune empreinte du meurtrier. Il a dû prendre des gants. »

Le commissaire et son adjoint allèrent interroger John Stiller. Le suspect était bien sûr accompagné de sa nouvelle petite amie Jane, qui travaillait dans une entreprise de nettoyage.

« – Connaissiez-vous Hillary Posner ?

– Jamais entendu parler, messieurs.

– Où étiez-vous hier soir ?

– Nous étions au restaurant ‘Chez Bernard’, mon petit ami et moi.

– D’accord, ça sera tout pour le moment. »

Petter Smith se rendit au restaurant. Il ouvrit la porte et vit une vingtaine de cages à oiseaux. Il y avait des pigeons, des corbeaux, des hirondelles et un perroquet. Le restaurant était sombre, il n’y avait aucun client. Il se rapprocha du comptoir et vit une cloche, il sonna. Un vieillard arriva, Petter se douta bien que c’était le patron.

Il l’interrogea :

« – Est-ce qu’un certain John Stiller est venu dans votre restaurant samedi soir ?

– Non, je ne crois pas. En tout cas, comme ça, ça ne me dit rien.

– Restez à la disposition de la police. Voici ma carte. N’hésitez pas à téléphoner. Nous reviendrons sûrement. A bientôt. »

L’inspecteur retourna sur les lieux du crime. Le corps gisait toujours sur le sol. Cynthia, la mère de la victime était dans la cuisine de la ferme encore sous le choc. Elle balbutia entre deux sanglots :

«  -Avez-vous retrouvé le meurtrier ?

– Non, mais ne vous inquiétez pas, nous avons des pistes. »

Petter Smith se dirigea vers Brad Pennon, le médecin légiste, pour savoir s’il y avait de nouveaux indices sur l’arme du crime. Le médecin légiste répondit d’une voix éraillée :

« – Non, pas grand-chose pour le moment, il y a juste un petit bout de verre mais je n’ai pas eu le temps de l’examiner. Je vous enverrais les résultats par mails.

– D’accord, ne tardez pas ! »

La journée se déroula sans nouveaux indices et toujours avec un meurtrier en liberté. Le lendemain matin, le commissaire dormait paisiblement, mais son sommeil allait vite être perturbé. La sonnerie du téléphone retentit une fois, deux fois… Le commissaire décrocha. Au bout du fil, un jeune homme semblait paniqué :

« – S’il vous plaît ! Aidez-moi !!! Je vous en prie !! »

Derrière, une voix rauque lui ordonna de se taire. L’appel s’arrêta net. Le commissaire raccrocha, s’habilla, mit ses chaussures, son manteau et alla directement au commissariat tout en appelant ses collègues. Arrivés là-bas, ils géo-localisèrent l’appel. Un quart d’heure plus tard, ils avaient une piste sérieuse. Le téléphone en question était dans une voiture qui circulait dans la ville. Sans plus attendre, sept personnes dont le commissaire et l’adjoint partirent à la rencontre du véhicule. Cela faisait maintenant deux heures qu’ils roulaient. Ils étaient de plus en proches… Le véhicule se dirigea sur une aire d’autoroute, et les deux voitures de police le rejoignirent :

« – D’après le GPS, le portable se trouve dans ce camion, affirma le commissaire. Le chauffeur descendit du véhicule, allumant une cigarette. Le commissaire intervint aussitôt : – Police ! Est-ce vous qui m’avez appelé, il y a environ quatre heures sur mon portable ?

– Non pourquoi ?

Petter Smith ne répondit pas. La police ouvrit le camion. Ils découvrirent une trentaine de colis. Le commissaire appela le numéro et on entendit aussitôt vibrer un téléphone dans l’un des cartons. Les policiers l’ouvrirent. Dedans, se trouvait le téléphone et un corbeau décapité.

– Où allez- vous comme ça ? demanda un lieutenant.

– Je ne fais que mon métier, je vais livrer ces colis à leurs destinataires », répondit le conducteur.

Les policiers rentrèrent au commissariat, toujours aucun indice ! Le lendemain, le commissaire retourna interroger la mère de la victime, Cynthia :

« – Où était votre fille samedi soir ? lui demanda Petter Smith.

– Elle était à la maison, elle faisait une fête pour ses trente ans, répondit la mère.

– Avez-vous la liste des invités ? »

A sa lecture, un nom tapa dans l’œil du commissaire : ‘John Stiller’ ! Petter Smith repartit avec la feuille et alla à la morgue voir le corps. Quelque chose lui trottait dans la tête. Il commença à examiner le corps. Il vit une empreinte digitale sur la chaussure droite mais elle avait été partiellement effacée. Le commissaire trouva ça un peu étrange. Mais, il ne s’en tracassa pas vraiment pour le moment. Il emmena l’empreinte au laboratoire. Mais cela allait prendre trois jours avant de recevoir une analyse complète.

Trois jours plus tard Petter Smith eut un déclic : il pensa directement à Jane, la femme de John Stiller. C’était probablement elle qui avait effacé l’empreinte car elle travaillait dans une entreprise de nettoyage. Elle aurait pu se procurer un produit de professionnel ! Il n’y avait que les médecins, pharmaciens et les entreprises de nettoyage qui pouvaient se le procurer. Pour lui, il n’avait pas de doute, c’était Jane la coupable ou la complice : elle aurait très bien pu effacer l’empreinte pour innocenter son mari. Le téléphone de l’inspecteur retentit, il décrocha. Au téléphone, c’était le laboratoire qui avait examiné l’empreinte. L’analyse avait révélé l’empreinte… du médecin légiste ! Curieux ! Il alla le voir. Il lui demanda s’il portait, comme la procédure l’exigeait, des gants quand il avait examiné la victime.

« – Bien sûr que oui ! C’est non seulement une mesure d’hygiène, mais cela permet également de ne pas altérer les preuves. » lui répondit le médecin légiste.

Le commissaire lui mit tout de même les menottes, l’homme comprit que toutes les preuves l’accablaient. Il lui demanda pourquoi il avait fait ça.

« – Je l’ai tuée car il a trois ans, j’ai appris qu’il fallait que j’aille dans un hôpital psychiatrique. Je me suis enfui puis j’ai changé d’identité. Quand j’ai été embauché comme médecin légiste, je pensais être guéri mais quand j’ai rencontré Hillary Posner, ma colère est revenue. »

Le médecin légiste écopa d’une peine de 25 ans de prison ferme. Enfin l’enquête était close.

Deux en Un

Deux en Un

Amandine BORRAS et Tessa – 4e C

Enseignante : Mme Amourette

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Bonjour, je m’appelle Zoé, j’ai 16 ans, je suis hermaphrodite, c’est à dire que je suis une femme dans un corps d’homme. Ma meilleure amie s’appelle Léa, elle a 18 ans. Mes parents sont morts dans un crash d’avion pendant l’un de leurs nombreux voyages en duo, moi, j’étais systématiquement exclue de ces escapades… Depuis, je vis dans une famille d’accueil. Je ne me sens pas à ma place avec eux.

La mort de mes parents m’a transformée, je suis devenue « une mauvaise fréquentation ». Je vole souvent dans de petits magasins mais mes méfaits commencent à prendre beaucoup plus d’importance.

Ce soir comme prévu, je prépare mon sac pour un vol pas loin de là où j’habite. Ma cible est un petit Proxy Market. Vers vingt heures, je me dirige vers le lieu de mon cambriolage. Je commence à insérer une tige dans la serrure de la porte d’entrée qui s’ouvre sans réelle difficulté. Je commence à voler un peu de nourriture pour manger puis je m’empare de l’argent qui se trouve dans le tiroir de la caisse. En sortant, j’aperçois une dame d’à peu près cinquante-soixante ans. Cela m’inquiète un peu : je ne sais pas encore si elle m’a vue, je fais comme si de rien n’était et je continue le plus calmement possible mon chemin mais elle m’interpelle :

« -Hey ! Que faites-vous ici ? Je vous ai vue sortir du magasin, je vais appeler la police !

Je panique un peu, j’essaye de ne pas trop le montrer.

– Occupe-toi de tes oignons ! »

Elle sort son téléphone de sa poche. Je m’approche d’elle pour lui faire peur mais elle continue. Je finis par le lui arracher des mains et je la pousse. Je repars en me dépêchant. Je repends les affaires que j’avais déposées sur le trottoir et je jette un dernier coup d’œil derrière moi. Mais je constate que la femme est toujours au sol. Je vais la voir et je réalise qu’en la poussant, sa tête a heurté une pierre qui était derrière elle. Je tente de la réveiller mais elle ne montre aucun signe de vie. Je pose mon index et mon majeur sur l’intérieur de son poignet.

Pas de pouls.

De l’amitié à la haine

De l’amitié à la haine

Océane JOUVIN et Mélanie TRYJEFACZKA – 3e C

Enseignante : Mme Surmely

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Demain, lundi, je débarque enfin dans mon nouveau lycée, après un mois à être resté à glander à la maison. Je ne suis pas vraiment stressé à cette idée. Mais à part le fait que je ne connaisse personne, tout devrait bien se passer. Enfin, si je ne me fais pas encore exclure définitivement. Je sais que je me ferai vite des amis, comme à chaque fois que je change d’établissement. C’est devenu une habitude pour moi de devoir me faire de nouveaux amis ! Je sais aussi que, comme d’habitude, j’aurai des tonnes de filles à mes pieds, et avant même que vous ne me le demandiez oui, mes chevilles vont très bien ! Bon, il est tard, il faut que j’aille dormir, je me lève à 6 heures demain.

« – DEBOUUUUUUT ! Tu vas être en retard Tidjey ! » me cria ma mère de la cuisine.

Je regarde l’heure sur mon réveil. 6h37. Il est 6h37 !!

Mon bus pour aller au lycée est à 7h02. Je me lève et enfile vite les vêtements que j’ai préparés la veille.

Je descends dans la cuisine, ma maman, comme à son habitude, a préparé mon petit déjeuner. J’engloutis tout d’une traite, fais un rapide baiser à ma mère et pars de chez moi.

Ouf j’arrive à temps. Le bus est là. Je monte alors dans celui-ci, tout essoufflé ! Je vois alors qu’au fond, il reste une place. Je m’y assois. En face de moi, deux charmantes jeunes filles discutent. L’une est brune, l’autre est blonde. Vu comment elles rigolent, sont proches, se regardent, j’en déduis qu’elles sont très amies ! Et généralement je ne me trompe jamais.

Trente cinq minutes après, j’arrive enfin au lycée, et à ma grande surprise, les filles descendent également. Je suis un peu perdu, alors je décide de les suivre pour trouver l’entrée du lycée. Après cinq minutes de marche, on y arrive, il y a des jeunes partout, la moitié est en train de fumer, ce qui me donne bien sûr l’envie de m’allumer une clope, je plonge ma main dans ma poche pour attraper mon paquet, et là, je ne sens rien. Et merde, je l’ai oublié à la maison ! Je me dirige vers un groupe de garçons, je dirais qu’ils ne sont pas plus de 5, et leur demande gentiment s’ils n’ont pas une clope pour me dépanner, je leur explique que je suis nouveau, et que je suis parti trop vite de chez moi ce matin, et que j’ai alors oublié mes cigarettes. L’un des gars m’en passe une, je la fume en vitesse, et entre dans le lycée. Je dois aller dans le bureau du proviseur pour lui donner tous les papiers qui manquaient à l’inscription, et pour qu’il me dise où se déroulera mon premier cours.

Une fois les formalités effectuées, j’arrive alors dans une classe d’à peu près 30 élèves, et là, à ma grande stupéfaction, les deux filles du bus sont là, toujours aussi jolies… Je sens que je vais passer une bonne année !

Il est désormais 11h30, je finis ma matinée, j’ai pu parler avec les filles, la blonde s’appelle Daisy et la brune Amélia, elles ont toutes les deux 16 ans, et si j’ai bien tout compris elles sont meilleures amies depuis leur plus jeune âge, et ont redoublé toutes les deux leur 5ème ! J’ai eu du mal à suivre toutes leurs histoires, elles sont très bavardes et elles m’ont raconté tellement de choses que je n’ai sûrement pas tout enregistré. C’est l’heure d’aller manger, je déjeune au self, et donc comme je n’ai personne avec qui manger, Daisy et Amélia m’ont gentiment proposé de déjeuner avec elles. Je m’entends superbement bien avec elles, je savais que je ne mettrais pas beaucoup de temps à me faire des amis, qui, en plus de ça, sont des filles ! Ce midi c’est steak-haché avec des haricots verts. Les filles m’ont beaucoup parlé d’elles, elles m’ont également posé énormément de questions ! Après les cours, nous sommes allés dans un parc près du lycée, j’ai parlé aux filles de mes difficultés en mathématiques et en sciences, elles m’ont proposé de m’aider après les cours, je n’allais tout de même pas dire non ! Comment pourrais-je rater une occasion de revoir ces belles demoiselles !?! La journée se termine, et je rentre chez moi, Dès demain, les filles me donneront des cours de soutien. En vérité, ça m’est égal de comprendre ces matières ou non, c’est surtout pour rester avec elles ! D’ailleurs quand je leur ai demandé comment je pouvais les remercier, elles ont

toutes les deux voulu qu’on se voit en dehors du lycée et des cours de soutien. Elles ne peuvent même pas savoir à quel point ça me fait plaisir que ce soit la seule chose qu’elle veuillent. Du coup, samedi, on passe la journée tous ensemble, je suis sûr qu’on va bien s’amuser.

Aujourd’hui la journée est passée super vite, le mardi passe vachement vite ici ! Les filles m’ont donné mes premiers cours aussi, c’était assez cool, même si je n’ai pas compris un seul mot de ce qu’elles m’ont raconté !…

Les jours passent, et les filles me racontent chaque jour des choses dont je ne comprends un seul mot !

Cela fait maintenant 1 mois que je suis arrivé ici, je me suis légèrement amélioré dans certaines matières, d’ailleurs je dois une fière chandelle aux filles !

Je commence à devenir proche avec Daisy, elle me plaît beaucoup. Mais je n’ose pas vraiment me rapprocher plus d’elle, je sais qu’Amélia est attirée par moi également et je ne veux pas lui faire de mal, elle est importante pour moi, mais bon Daisy a un petit charme qui ne s’explique pas.

Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec Daisy, mais cette fois sans Amélia. Elle n’est pas au courant, Daisy ne veut pas le lui dire, elle m’a dit de le lui cacher. Je n’aime pas lui dissimuler des choses, mais malheureusement, je n’ai pas le choix car je ne veux pas perdre Daisy.

Je viens de croiser Daisy, elle était seule, elle m’a dit de venir à 17h30 au Parc des Princes, elle m’a fait un bisou sur la joue puis elle est repartie en cours.

Je sors d’anglais, et je tombe sur Amélia ! Elle m’invite à la suivre. On arrive dans un petit coin où il n’y a jamais personne, elle me demande alors si cela est possible qu’on se voit après les cours. Je me retrouve mal à l’aise, j’aurais tellement aimé lui dire la vérité, mais non, bête comme je suis, je lui mens. Je lui dis que je dois aller voir ma tante à l’hôpital. Si seulement elle savait que je n’ai même pas de tante !

Il est 17h10, je commence à me préparer, j’ai mis ma belle chemise noire, et mon slim gris, j’ai mis tout ça avec mes superstar.

Bon, il est temps que je parte !

Il est 17h30 ! Je suis bien à l’heure, pour une fois. Je vois Daisy, au loin, marcher en ma direction. Elle est si belle ! Elle commence vraiment à me rendre fou ! Elle arrive enfin vers moi, je dépose un baiser sur sa joue, et je lui demande comment s’est passée sa journée. On parle, puis à un moment, plus un bruit, on se regarde dans le blanc des yeux, je n’arrive plus à décrocher mon regard du sien, et là elle se rapproche de moi, ses lèvres ne sont plus qu’à quelques centimètres des miennes, on se regarde une dernière fois, et là… Son téléphone sonne ! Elle me sourit et décroche, c’est Amélia ! Elle lui dit qu’elle est en bas de chez elle, mais qu’il n’y a personne. Soudain, il se passe une chose surprenante, Daisy avoue à Amélia qu’elle est avec moi…

Daisy me regarde, elle a l’air tellement désespérée… Amélia lui a raccroché au nez. Je vois bien dans son regard que ça lui fait du mal. Elle m’avoue que c’est rare qu’elle se dispute avec sa meilleure amie, et c’est la première fois qu’elles se brouillent pour un garçon !

Je me sens un peu coupable, je ne veux pas leur causer de peine. Je les adore toutes les deux, mais les savoir mal à cause de moi, me fait du mal.

Je suis dans mon lit, je repense à tout ce qui s’est passé aujourd’hui. Je remarque que j’ai réellement changé depuis que je connais les filles, elles sont devenues des meilleures amies pour moi aussi… Elles m’ont fait changer, je ne sais comment, mais je ne suis plus le même. Comment font-elles ? Pourquoi arrivent-elles à faire de moi un autre comme ça ?…

Deux semaines sont passées, plus les jours passent, plus je me sens horriblement mal, les filles se disputent de plus en plus. Et moi je suis là, je ne peux rien faire. Hier, elles se sont sautées dessus, elles se sont frappées ! Pour moi ! Je n’aurais jamais pensé en arriver là…

J’ai décidé de les voir toutes les deux, ce soir. Je vais leur dire de venir au pied de la Tour Eiffel. Bien sûr je ne vais pas leur dire qu’elles seront toutes les deux avec moi.

Il va être 19h, j’attends les filles. Je vois Daisy arriver, c’est fou comme elle me fait toujours le même effet !

Je dis à Daisy qu’Amélia arrive. Je sais que Daisy est intelligente, et qu’elle ne va pas s’enfuir telle une enfant. Quand je le lui avoue, je vois son visage se décomposer, mais ce n’est pas pour autant qu’elle part, elle me dit qu’elle veut bien être là, mais qu’elle ne lui décrochera ni un mot, ni même un sourire !

Je vois Amélia arriver, je vois bien que Daisy n’est pas bien. Je sais bien que ça ne va plus du tout entre elles, je ne veux pas forcément qu’elles redeviennent “amies”, je veux juste qu’elles arrêtent de se rabaisser à chaque fois qu’elles se voient ! Bon Amélia est là, elle me regarde comme si j’avais fait la pire chose au monde. Je la regarde avec un air désolé, et je me lance :

« – Bon les filles ! Je vous adore toutes les deux. Vraiment ! Vous êtes mes meilleures amis, mais là, je ne supporte plus la situation. Je ne peux plus rester là, les bras croisés à vous regarder pendant que vous vous déchirez, c’est beaucoup trop dur pour moi ! S’il vous plaît, faites des efforts, pour moi. Je ne vous demande pas de redevenir amies, même pas de vous dire bonjour, ou bien alors de vous lâcher un sourire, je vous demande juste d’arrêter de vous faire la guerre, s’il vous plaît… Vous pouvez faire ça pour moi ? »

Elles me regardent toutes les deux d’un air noir. J’aimerais tellement ne plus être là en ce moment même… Elles repartent toutes les deux de leur côté, sans même me dire un mot… Je me retrouve là, seul, au pied de la Tour Eiffel, avec ma tristesse et mon désespoir…

Je vois que la Tour Eiffel est encore ouverte, je décide alors de monter… Elle ferme bientôt, il faut quand même que je me dépêche : ça va me faire du bien d’être seul un peu.

J’arrive enfin tout en haut de la Tour Eiffel ! Je songe à tout ce qui a pu se passer ces derniers temps, je suis terriblement mal rien que d’y penser… Je me mets alors près du bord et regarde le vide. Je me demande ce que je fais encore ici. Je n’apporte rien de bien. Je prends une bouffée d’air frais ! Je me remets les idées en place et décide de descendre d’ici.

J’arrive en bas de chez moi, il doit être environ 21 heures, et à ma grande surprise, Amélia est là, devant ma porte, je la reconnais, bien qu’elle soit de dos. Je m’approche d’elle, et remarque qu’elle pleure. Elle me raconte que rien ne va pour elle en ce moment, elle perd sa meilleure amie pour qui elle aurait donné sa vie, et là, elle s’arrête, elle baisse les yeux, et dit plus bas :

« – Et puis.. Tu sais… Je crois bien que je suis amoureuse… »

Je reste bouche bée. Je ne sais quoi lui répondre, alors je la prends juste dans mes bras. Je sais très bien que c’est de moi dont elle est amoureuse, et je me rends compte qu’au final, tout est de ma faute.. Je sens une larme couler sur ma joue, je l’essuie vite avant qu’Amélia ne s’en aperçoive. Je ne veux pas paraître faible à ses yeux.

Alors elle se lève, me sourit, et part.

Il est 11 heures, je viens de me réveiller. Je n’avais pas le moral pour aller en cours aujourd’hui, j’ai passé la moitié de la nuit à réfléchir et à pleurer… D’ailleurs je ne sais même pas si je retournerai au lycée un jour, je ne veux plus voir les filles comme ça. Je veux que tout redevienne comme avant !

Plus les jours passent, plus je me sens seul, cela fait maintenant un mois que je n’ai pas mis les pieds en dehors de chez moi. C’est à peine si je sors de mon lit. Je n’ai plus le moral. Chaque jour, je prends des nouvelles des filles. D’après elles, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Je ne les crois pas, je sais qu’elles disent ça pour que je ne m’inquiète pas, et que je revienne ! C’est décidé, demain j’irai voir comment ça se passe. Je n’irai pas en cours, non. Mais j’irai devant le lycée, en essayant de ne pas me faire voir. Je veux savoir ce qu’il se passe réellement quand je ne suis pas là.

Je viens de rentrer, il est environ 15 heures, il faut réellement que je me reprenne en mains ! Je ne peux pas laisser ma vie me filer entre les doigts comme ça ! Je décide alors d’appeler Kevin, un ami d’enfance, qui m’a toujours aidé dans les moments durs ! Il n’est pas libre aujourd’hui, je le verrai demain, mais cela ne me dérange pas. Je vais en profiter aujourd’hui pour ranger ma chambre, et penser à faire le ménage. Cela fait maintenant 3 heures que je suis dans mes occupations ménagères. Ça va être l’heure de manger. Ce soir, je vais mijoter un bon petit plat, ma mère devrait être rentrée dans moins de deux heures, ce qui me laisse largement le temps de tout cuisiner ! Je vais faire simple mais bon, des pâtes à la carbonara. C’est un de mes plats préférés. Il est 20 heures, tout est prêt, je n’ai plus qu’à attendre que maman rentre à la maison. Il commence à se faire tard, je vais bientôt aller me coucher, le repas a beaucoup plu à maman, j’en suis très heureux.

Aujourd’hui, on est samedi, je vois Kevin à 14 heures. J’ai décidé de retourner en cours lundi. Cela va être dur mais je sais que je peux y arriver !

Je suis avec Kevin, je lui parle de tout ce qui s’est passé avec les filles, il me donne beaucoup de conseils, mais je m’en veux profondément de ne pas avoir dit la vérité aux filles. C’est vrai que je n’ai pas été très malin sur ce coup, mais j’ai tellement eu peur qu’elles ne me comprennent pas, ou bien qu’elles aient peur et fuient.

Je suis enfin rentré à la maison, cette journée a été longue ! C’est décidé, lundi j’irai parler aux filles ! Je dirai la vérité et j’en assumerai les conséquences.

Le week-end est déjà fini, il est passé si vite ! C’est le grand jour, je vais enfin aller dire la vérité aux filles !

J’arrive devant le lycée. Elles sont là… je n’ose même pas les regarder, je fume ma clope, puis j’entends la sonnerie retentir, je me dirige en cours. Ça fait terriblement bizarre de me retrouver là. En plus de cela, j’ai tellement de choses à rattraper.

Ouah ! Je suis ébranlé, choqué, outré, et tout autre synonyme qui pourrait prouver à quel point je ne m’attendais pas à ce qu’il s’est passé cet après-midi : je venais de finir de manger, je m’apprêtais à chercher les filles quand j’entendis une voix au loin, c’était Amélia. Elle était avec Daisy, ça m’arrangeait ! Je leur fis un signe de ne rien dire de plus, et je me lançai :

« – Euh. Ben, salut les filles, avant que vous ne prononciez un mot, je vous dois la vérité. Comme vous le savez, tout ne se passe pas pour le mieux pour moi. Depuis que vous êtes rentrées dans ma vie, tout a changé pour moi. Mais je n’ai pas su vous rendre heureuses comme je l’aurais voulu. Vous êtes des filles vraiment formidables, mais je vous ai menti, et j’en suis sincèrement désolé. Toutefois, aujourd’hui j’ai décidé de me reprendre en main, de vous dire la vérité peu importe les conséquences, je veux repartir sur de bonnes bases. Alors voilà, je ne m’appelle pas Tidjey… moi, c’est Dylan. Mais laissez- moi finir, car je sais que là vous vous dites que si ce n’est qu’une histoire de prénom, c’est pas très grave ! Ce sont sûrement les raisons de ce changement qui vont vous faire peur. J’ai dû adopter une autre identité car, comment dire, c’est assez compliqué à expliquer… Mes parents et moi-même, nous avons été témoins d’un meurtre il y a à peu près trois ans de cela.

Un soir d’été nous rentrions à pied d’une soirée entre amis, et là ce fut le drame. Nous habitions à côté d’une petite ruelle toute sombre, ce n’était pas très pratique et très dangereux. Nous étions sur le chemin du retour quand soudain nous avons entendu un cri, c’était une fille, une jeune femme plus précisément, elle était là, face à un homme. Ils criaient tous les deux, je ne comprenais pas ce qu’il se passait. J’avais déjà vu la tête du type à la télé, mais là, le voir si proche de moi, c’était traumatisant ! L’homme avait une arme, il disait tellement de méchancetés à cette pauvre fille…

J’ai su que plus rien ne serait pareil, l’homme ne parla pas très distinctement, mais j’ai compris ce qu’il voulait dire. Il se mit à vociférer : “SI TU NE FAIS PAS CE QUE JE TE DEMANDE, TU MOURRAS ! A TOI DE SAVOIR CE QUE TU VEUX !” Elle pleurait, je l’ai entendu murmurer : “Je.. je suis désolée.. je ne peux pas..” Et la, il leva son arme, la regarda droit dans les yeux et lui dit le plus calmement possible : “Je te souhaite un bon voyage.” et il tira, froidement… Ce jour m’a

traumatisé. Nous nous sommes enfuis. Depuis, nous devons déménager assez souvent pour pouvoir brouiller les pistes… car cet homme nous poursuit inlassablement. J’ai bien l’impression que ma vie n’est que mensonges et abandons… Fin voilà, je suis vraiment désolé. Je vous laisse… désormais vous savez tout de moi. »

Je commence à partir quand soudain, les filles éclatent de rire, je ne veux pas me retourner, elles se moquent certainement de moi !… Mon histoire leur semble peut-être ridicule ? Mais je sens une main me retenir. Toutes deux me regardent droit dans le yeux, tandis que moi, trop ému, je me retourne les yeux noyés de larmes.

Les filles, voyant que je suis pratiquement en pleurs, cessent de rire. Elles me fixent toutes les deux et me disent en chœur :

– Jamais on te laissera partir ! Peu importe ce que tu as vécu dans le passé, c’est terminé maintenant ! On t’aime fort ! »

Blanche et pâle

Blanche et pâle

Adèle ZVENIGOROSKY – 4e A

Enseignante : Mme Amourette

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Je m’appelle Lucie, je suis atteinte d’une maladie qui me gâche la vie, je suis albinos… Cette maladie, je la déteste, je la hais. Elle éloigne les autres de moi et je ne peux que me renfermer sur moi-même.

Je suis seule, si seule.

Il y a huit ans, mon père tua ma mère sur un coup de tête avant de mourir lui-même d’overdose dans une prison spécialisée en Suisse, car il était décidément trop violent.

Je suis vraiment seule.

j’habitais en ville chez une très gentille dame avant de devoir partir à cause des moqueries de mes camarades. Désormais, je résidai en campagne dans une sorte d’usine à enfants où je travaillais comme les grands, je ne mangeais quasiment plus et je mourais petit à petit de faim, de froid, j’avais le moral démoli. Les rares fois où j’avais le droit de manger, les autres enfants me traitaient de ‘sans couleur’, ils me disaient que je ne servais à rien, que je n’étais personne…

Que je ne suis personne. Mais je suis quelqu’un moi, je m’appelle Lucie, j’ai quinze ans et je veux vivre !

Parfois je pensais à des choses horribles, comme si mon esprit s’assombrissait soudainement, comme si une multitude d’idées négatives me hantaient… Un jour, j’envisageai de recommencer une vie… Tuer quelqu’un, prendre sa place et repartir autre part, autrement, sans doute mieux. Mais moi, tuer ? C’était n’importe quoi ! J’en étais incapable…

Un jour, en me levant, je repensai à cette idée, je passais une journée habituelle, sauf que cette obsession ne me quittait plus, j’en avais la tête qui tournait tellement j’y pensais, je pleurais… Je restais enfermée, cachée, dans une pièce, seule, en pleurs, à me poser cent questions. Au bout de trois jours, je me décidai enfin à sortir. Une fois arrivée à la cantine, je mangeais tout ce que je pouvais. Une bande de filles vint vers moi, elles m’insultèrent comme d’habitude, mais là, je me défendais, elles furent très étonnées. Je partis de la cantine, puis conçus un plan pour m’évader de cette prison ; le lendemain je m’échappai. Le matin de mon évasion, j’eus peur, une boule au ventre. J’avançai vers le chemin que j’avais établi la veille mais des doutes ressurgissaient. Je ne connaissais pas dehors, l’extérieur, je ne savais pas ce que c’était, bientôt sept ans que je n’étais pas sortie. Ma peau ne devenait pas moins belle quand je ne sortais pas, car elle était tout le temps moche. Après une demi heure d’hésitations, je me décidai à y aller.

« Je préfère mourir libre que vivre en prison », c’était ce que je me répétais sans cesse pour me donner du courage. Je sortis par la porte de derrière, passai par ‘mon’ chemin. Enfin, j’étais dehors ! J’étais enfin libre, je m’éloignais, je pleurais tellement j’étais heureuse ! Je me ressaisis et marchais jusqu’à un hôtel. Mon plan : les amadouer pour pouvoir commettre l’impensable, tuer quelqu’un pour prendre sa place…

Quand j’arrivais, j’endossais immédiatement mon rôle. J’expliquais que j’étais majeure, que je n’avais pas d’abri et que j’avais perdu mes papiers, mon téléphone, ma carte bancaire enfin tout quoi. La dame hésita longtemps et finit par me donner une chambre que je m’engageais à rembourser quand ma situation se serait améliorée. Elle m’avait confié la chambre 19, à côté d’une jeune fille d’à peu près mon âge avec sa mère, chambre 21. En face, chambre 20, une dame vêtue de couleurs vives, bien habillée et qui semblait avoir beaucoup d’amis, la proie parfaite, celle que j’attendais !

Le soir même, la dame qui m’avait accueillie vint dans ma chambre, elle m’annonça qu’elle avait des doutes sur moi, elle croyait que je voulais faire un mauvais coup, elle n’avait pas tort. Je me rendis

vite à l’évidence, je devais me débarrasser d’elle ! Elle m’affirma qu’elle voulait bien croire ce que je lui disais à condition que ma situation ne dura pas plus d’une semaine. Mais une semaine pour réaliser mes plans, puis passer à l’acte, c’était impossible.

Le lendemain matin, je commençais mes recherches sur mes voisines. Vers onze heures du matin, je descendis de ma chambre pour arriver à l’accueil et m’infiltrai discrètement dans les bureaux, quand il n’y avait personne. Je pris les documents de renseignements sur mon étage puis je retournai dans ma chambre.

Ensuite, je regardais tous les dossiers jusqu’à trouver plusieurs personnes qui avaient l’air heureux, qui étaient plutôt riches et qui avaient de bonnes conditions de vie. Je me dis que ce serait bien de recommencer directement dans tout à zéro, sur de bonnes bases, pourquoi me priver ? J’oubliai vite ma voisine d’en face car je venais de cibler la fille idéale. Elle s’appelait Marie, elle était très jolie et très riche. Le doute commença à s’installer, « comment me rendre aussi belle » ?. J’avais bien pensé à la chirurgie esthétique mais c’était beaucoup trop cher ! Et même si je volais de l’argent à droite, à gauche je n’arriverais jamais à réunir une somme suffisante en une semaine… je ne savais plus comment faire, tout cela était impossible, être arrivée jusque là, prête à commettre l’impensable, je n’y croyais pas comme si je me choquais, me dégouttais moi-même. Je faisais quelque chose d’affreux et je venais de m’en rendre compte…

Le temps de penser à tout ça, il était déjà très tard. Je me couchais et m’endormais aussitôt.

Pendant que je dormais, enfin, je ne savais pas si c’était la réalité ou mon imaginaire qui me jouait des tours comme il le faisait parfois, je vis une sorte de fée qui me dit des choses étranges comme si elle parlait une autre langue. J’essayais de comprendre comme je pouvais mais rien à faire, je n’y comprenais rien. Après un long discours de charabia, elle finit par me tendre un poignard magnifique, c’était incroyable, il brillait d’une multitude de couleurs, j’y voyais tout ce que je rêvais d’être : belle, brillante, aimée et acceptée, scintillante dans les yeux de celui qui me regarderait. Je le pris. Avec très peu de souvenirs, je me réveillais le lendemain tenant ce poignard, je le redécouvrais, mes doigts serrés autour du manche.

Cela faisait déjà 3 jours que j’étais dans cet hôtel, je n’en pouvais plus, il fallait exécuter mon plan ! Alors, le jour même, je fonçais ! Peu importe comment j’allais faire pour lui ressembler !

Je tuerais Marie !

En début d’après-midi, j’allais la voir dans sa chambre 24, je voulais savoir si elle était gentille, douce, ses goûts, etc. je voulais m’approprier son personnage. Quand j’arrivais devant sa porte, elle sursauta de surprise, de dégoût ? Elle était exactement comme les autres, elle aussi finirait par m’insulter, je n’en doutais pas. Je fis tout de même bonne figure afin de mieux me rapprocher d’elle et de la poignarder avec mon beau poignard dès que l’occasion se présenterait. Je rentrai donc chez elle sans trop de difficultés, je pensais que je lui faisais pitié. Mais elle allait voir de quoi j’étais capable !

J’apprenais beaucoup de choses en lui parlant, Marie ne se doutait de rien, je notais dans un coin de mon esprit qu’elle aimait nager, qu’elle avait une passion pour la mer et surtout pour les dauphins. Elle préférait le rose, elle était très féminine avec beaucoup de manières, c’était très drôle à voir. Elle était aussi très jeune. Je n’avais pas seulement appris des choses, j’avais aussi mis subtilement trois somnifères dans sa carafe d’eau quand elle s’était absentée pour aller se laver les mains.

Quand je retournais dans ma chambre, je décidais que je passerais à l’acte la nuit-même. Mais je repensais vite à l’hôtesse qui me soupçonnerait à coup sûr… Je n’étais pas tranquille, alors je décidai de m’occuper d’elle le soir, à minuit pile avant d’assassiner Marie.

A l’heure dite, je descendais à l’accueil au moment où l’hôtelière fermait son établissement. Il

étaient deux, j’attendais que le deuxième employé parte pour brandir la grande barre de fer que j’avais trouvée dans un coin. Quand l’homme fut enfin parti, je fonçai sur la femme et la frappai à la tête, elle tomba. La propriétaire mise K.O., je pouvais enfin recommencer ma vie en partant de celle, avortée par mes soins, de Marie.

Je passais dans ma chambre prendre mon magnifique poignard quand je fus prise de remords, elle ne m’avait encore rien fait … Mais comme tous les autres elle finirait par me détester et me critiquer. Je pris mon poignard, sortis de ma chambre, allai chez Marie qui avait sûrement avalé les somnifères que j’avais mis dans sa carafe…

Devant sa chambre, l’oreille collée à sa porte, j’entendis qu’elle dormait profondément. J’ouvris la porte, m’approchai de son lit, et la poignardai d’un sang froid époustouflant.

Voilà, je l’avais tuée…

Une nouvelle vie commençait pour moi : j’allais prendre sa place, me transformer en elle et recommencer tout à zéro. J’étais libérée, le soulagement l’emportait sur l’horreur de mon geste.

Je tombai brusquement d’un coup sec, je me retrouvais par terre, mon poignard toujours dans la main. Je sentais mon visage fondre, sensation terrible, mon visage brûlait, je m’enflammais ! Je me levai, allai voir mon reflet dans le miroir de la chambre de Marie et je la vis, elle, dans mon reflet. J’étais devenue cette fille comme par magie, comme si mon esprit m’avait aidée à devenir Marie. Enfin, j’étais belle et brillante comme le poignard que j’avais vu, merveilleux… Mon rêve se réalisait enfin, j’étais belle et pétillante. Nous étions désormais deux Marie identiques sauf que la véritable Marie était morte…

Cette nuit-là, je passais tout mon temps à me regarder, à m’analyser sous toutes mes coutures voir mes belles couleurs et mes beaux yeux verts, je finis par m’endormir dans la chambre de Marie devant mon reflet, avec l’idée réjouissante d’avoir réussi, la promesse de mener une vie belle et agréable et la satisfaction de disposer, en plus, d’un compte en banque bien garni !

Le lendemain du meurtre, je me retrouvais dans la chambre de Marie où j’avais passé la nuit, j’ouvrai les yeux, me retournai. Quelle surprise ! Quel drame ! Le corps de Marie n’était plus là. Comment allais-je faire si par malheur quelqu’un l’avait trouvé sur le lit. Une Marie double, l’une endormie, l’autre morte, poignardée… Il ne faisait aucun doute que cette personne, prise de peur, s’était empressée d’avertir immédiatement la police et tout le personnel de l’hôtel, j’étais fichue. L’après-midi même, je quittais l’hôtel en tant que Marie. Heureusement, personne ne remarqua l’absence de Lucie, l’autre moi, l’autre, dès cet instant, j’étais légitimement devenue Marie…

Le lendemain après une nuit passée dans un autre hôtel à l’autre bout de la ville, sous un autre nom pour ne pas éveiller la curiosité de certains, j’avais retrouvé le corps de Marie près d’un fleuve, j’étais abasourdie. Comment cela pouvait-il être possible ?! Je recommençais à me poser cent questions, comment était-ce arrivé ? Qui l’avait transportée ici, à la vue de tous, qui l’avait découverte avant moi ? Après avoir appelé la police pour signaler anonymement la découverte de ce cadavre – mon cadavre à dire vrai – je m’enfuis de la ville. Toujours aussi seule mais avec de beaux yeux verts et de magnifiques cheveux, je me dis que la mort de Marie n’aurait de sens qu’en recommençant une autre vie, comme si ce corps et cet esprit venaient de naître.

Maintenant je réside à New-York, j’ai beaucoup d’amis et je vis une vie normale. Je ne parlerai jamais de mon étrange passé, et resterai éternellement mystérieuse… C’est ce qui faisait mon charme !