Les décapités de Wortham

Suite au concours, un recueil de nouvelles a été publié. Cette nouvelle en est extraite.

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Les décapités de Wortham

Eliza GARDEREAU – 4e B

Enseignante : Mme Amourette

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Il faisait sombre et froid… Je me réveillai, ligoté à une chaise avec du scotch sur la bouche. J’essayai de crier mais aucun son ne sortait, j’étais sonné par les coups que j’avais reçus…

Revenons deux jours plus tôt… J’allai chercher du lait à l’épicerie d’en bas. La rue était complètement vide, il n’y avait pas une seule voiture qui roulait, surprenant… Je trouvai cela très suspect, mais je continuai ma route. L’épicerie était très calme, j’en ressortais quand on m’appela. Sur mon téléphone, s’afficha « inconnu », je décrochai et une voix très étrange m’ordonna :

« – PAUL, NE BOUGE PLUS ! »

Très effrayé, je me mis à courir. Et là… Plus rien, je me retrouvai dans cette sorte de cabane qui était une infection.

A un moment, j’entendis plusieurs voix de jeunes. J’essayai de crier en vain…

« – Dylan, par ici, il y a une cabane, venez, on y va !

– Non Émilie, on n’y va pas, c’est sûrement habité.

– Trouillard ! Allez Jason, viens avec moi, toi ! On jette un œil et on s’en va, n’est-ce pas ?

– Mais oui, t’inquiète, on regarde s’il y a des toilettes et on ressort.

Une deuxième voix féminine dit :

– C’est bon, c’est ouvert les gars. AAAAHHHH ÇA PUE ! s’écria la voix non identifiée.

– Je vais voir si je peux trouver des toilettes, vous m’attendez ici. » décréta ‘Dylan’.

C’était probablement quatre jeunes adolescents qui se promenaient dans la forêt, leurs pas et le hasard les avaient conduits vers ma geôle de fortune. J’avais retenu trois prénoms : Dylan, Jason et Émilie. J’entendis les enfants explorer la pièce principale… je perdis connaissance.

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Une odeur infecte émanait de la pièce dans laquelle ils venaient de pénétrer. Pourtant, Dylan, Émilie, Jason et Marie entreprirent d’explorer les lieux. Dylan n’avait que pour seul objectif, la recherche de toilettes, cela devenait urgent ! Émilie, elle, alla voir dans le frigo, en quête de nourriture. Elle se mit à hurler.

« – Quoi, qu’est-ce qu’il y a ?

– Regardez ! répondit Émilie, d’une voix chevrotante.

– Oh merde, c’est quoi ça ? Il faut partir d’ici au plus vite ! Dylan, dépêche-toi !!! cria Jason.

– Ouais, c’est bon, je suis là, pourquoi vous faîtes cette tête ?

– Faut qu’on parte ! Dans le frigo, là, il y a des dizaines de bocaux remplis de… de membres humains ! Elle désignait d’un doigt tremblant l’immonde réfrigérateur.

– C’est quoi ce bruit ? souffla Dylan. On dirait une voiture. OH NON ! Vite, cachez-vous !!! »

Marie et Jason se précipitèrent vers une porte, au fond de la cabane. Ils l’ouvrirent et trouvèrent, ô surprise ! un homme bâillonné et attaché à une chaise. Fébrilement, ils essayèrent de le détacher, mais les cordes étaient beaucoup trop serrées. Pas le temps… Abandonnant la victime, ils se mirent à l’abri derrière quelques vieux cartons qui traînaient là, pendant qu’Émilie et Dylan se blottissaient derrière un énorme canapé, dans la pièce principale.

La porte d’entrée s’ouvrit. Les enfants étaient tous terrifiés à l’idée d’être découverts, et de… mourir !?! Deux, non, trois hommes vêtus de vêtements maculés de sang et déchirés de partout, entrèrent. Ils étaient accompagnés d’un énorme chien féroce, qu’ils attachèrent à un pied de table. L’un d’eux portait sur l’épaule une femme inconsciente. Il la jeta violemment sur le sol, à quelques centimètres de Dylan et d’Émilie. La victime n’avait plus de mâchoire, elle avait été, semble-t-il, arrachée par du fil barbelé, il y avait du sang partout, c’était horrible ! Les hommes attrapèrent la malheureuse par les cheveux en riant et la déposèrent sur la table en bois. Ils la plantèrent avec une lame à de nombreuses reprises, puis prirent une hache et lui coupèrent les pieds ainsi que les mains. Ils donnèrent ses membres comme nourriture au chien, bien content de se repaître. L’un des hommes partit dans la chambre du fond voir l’otage qui y était enfermé. D’un geste sec, il enleva le scotch qui était collé sur sa bouche, en lui disant d’un air ironique :

« – On a une surprise pour toi, mon p’tit Paul !

– Qu’est-ce que vous me voulez ? souffla le supplicié.

L’homme ne répondit pas et sortit rejoindre ses camarades. Il attrapa le premier objet tranchant qui se présenta à lui et coupa la tête de la femme qu’il empoigna sans précaution. Il retourna voir Paul.

– Voilà ta surprise ! lui annonça-t-il en tenant la tête à bout de bras, sous le nez du pauvre homme.

Paul se mit à pleurer :

– Je vais vous tuer !

En gloussant, l’homme sortit rejoindre ses complices, laissant la tête de la femme par terre. Jason et Marie étaient choqués. Ils sortirent discrètement de derrière les cartons et demandèrent à Paul, en chuchotant :

– Vous la connaissiez ?

– C’était ma femme !, répondit-il, effondré.

Ils réussirent enfin à défaire ses liens. La fin de la journée passait très lentement pour les enfants ainsi que pour leur compagnon d’infortune. Ensemble, ils essayèrent d’élaborer un plan pour s’enfuir.

– Dylan et Émilie ?… dit Jason.

– Je suis sûr qu’ils vont bien… » tenta de le rassurer Paul.

Émilie et Dylan avaient assisté à toute la scène, la jeune fille sanglotait nerveusement, son ami avait mis sa main sur sa bouche pour l’empêcher de faire du bruit. L’un des tortionnaires s’élança sur le canapé pour y faire une petite sieste. Les deux autres partirent, probablement à la recherche d’autres personnes à torturer. La porte de la chambre où se trouvaient Paul et les 2 jeunes était entrouverte. Paul, qui ne tenait pratiquement pas debout, resta assis. Jason regardait pour voir si la voie était libre pour quitter cet endroit d’horreur, pendant que Marie explorait la chambre le plus silencieusement possible. Mais il restait cet homme assoupi sur le canapé. Émilie, qui voyait son ami, tenta de lui faire un signe discret. Jason la repéra et appela Marie. Cette dernière tenait plusieurs barres de fer qu’elle avait trouvées sous des cartons. Être armée la rassurait… un peu ! Les 4 amis essayèrent de communiquer. Malheureusement, Émilie, en faisant un geste plus ample que les autres fit tomber un vase qui atterrit par chance sur ses jambes ! Il était rempli d’oreilles… humaines ! Elle hurla intérieurement, étouffant de ses deux mains le cri qui ne demandait qu’à surgir de sa bouche tordue d’horreur, elle paniqua, sans réaliser qu’elle faisait beaucoup de bruit en s’agitant sur le parquet, qui ne cessait de grincer. L’homme se réveilla en sursautant et s’écria, tel un ogre furieux :

« – Qui ose venir m’interrompre dans mon sommeil ? »

Aussitôt, il se précipita dans la pièce où se trouvait Paul, pour vérifier si le prisonnier ne s’était pas échappé. Paul, toujours sur sa chaise, feignit d’être inconscient. Jason et Marie, qui s’étaient mis en embuscade de chaque côté de la porte, prirent leur courage à deux mains et lui mirent de violents coups de barres. L’homme s’empara de l’une des barres que tenait Jason et la lui planta dans l’œil ! Le garçon s’écroula net sur le sol. Marie, par réflexe, lâcha ses armes de fortune et s’élança vers son ami, mais c’était trop tard, manifestement, son cœur ne battait plus. Inconsolable, elle perdit tous ses moyens, se mettant ainsi à la merci de l’ogre. Émilie et Dylan, qui étaient restés cachés, comprirent qu’il y avait un problème. L’homme attrapa Marie par les cheveux et la traîna dans la pièce principale où il l’attacha et la musela. Il se dirigea vers Paul, le saucissonna à nouveau. Il reprit la barre de fer qui était plantée dans la tête de Jason et asséna quelques coups supplémentaires au cadavre, par pur plaisir. Cela le défoulait et l’amusait beaucoup !

Marie surveillait du coin de l’œil l’homme. Quand elle vit que Dylan esquissait un geste pour intervenir, elle lui lança un regard qui criait :

« – Dylan, non, ne bouge pas d’ici, c’est trop risqué ! »

L’ogre revint vers la jeune fille ligotée. Il ouvrit le frigo, s’empara d’un bocal et commença à cuisiner la cervelle qui s’y trouvait, sur une vieille gazinière dont l’état était, à lui seul, peu engageant… Ses deux comparses rentrèrent de leur chasse, sans proie, heureusement. Ils se mirent à rire quand ils virent qu’une jeune fille était accrochée au centre de la cabane, eux qui étaient déçus de n’avoir trouvé personne, voilà que leur pote avait dégotté une belle et jeune donzelle sans quitter son canapé ou presque ! C’était le jackpot pour ces trois-là !

« – Alors Philippe, on chasse en solo ? Dit l’un des hommes.

– Mais non, j’ai entendu des bruits, et je les ai trouvés, elle et un autre gamin, que j’ai « éparpillé façon puzzle », dans la pièce d’à côté.

– Ah, ah, ah, elle est bien bonne celle-là ! Bon, on va s’occuper d’elle !

Ils rigolaient.

Ils lui arrachèrent le scotch sur sa bouche.

– Laissez-moi partir, je vous en supplie ! Je ne dirai rien à la police, je vous le promets !

Les hommes explosèrent de rire et répondirent :

– On sait très bien que tu ne diras rien à la police !

– Pourquoi vous me gardez alors ?

– Car on va te tuer, ma jolie !

Elle se mit à nouveau à pleurer, terrifiée.

– Oh, ferme-la !

– J’ai une idée pour qu’elle arrête de brailler ! »

Joignant la parole au geste, l’homme prit du fil et une aiguille. Il la lui planta à l’une des extrémités de sa bouche. De douleur, la jeune fille s’évanouit. Sa bouche était totalement cousue. Quelques heures plus tard, Marie se réveilla. Paniquée, elle sentait son sang dégouliner sur son visage, et sur sa langue. Elle essaya de crier si fort qu’elle fit exploser l’un des fils. Elle souffrait physiquement mais aussi moralement, cela se sentait. Oh mon Dieu, le cauchemar continuait !…

Minuit sonna.

« – L’heure du massacre est arrivée… » claironna l’un des hommes.

Selon leur rituel, ils découpèrent puis décapitèrent la jeune fille comme du bétail. Leur tâche effectuée, ils allèrent se coucher, exténués mais satisfaits du travail bien fait : l’un sur le canapé, les deux autres dans la chambre du fond, avec Paul. Les enfants savaient qu’ils ne pourraient s’enfuir si l’un des hommes montait la garde. Émilie et Dylan étaient effondrés à l’idée de passer la nuit chez ces tueurs. Ils voyaient les cadavres de leurs amis, c’était insoutenable.

Le soleil se leva tranquillement. Les deux adolescents venaient de survivre à la pire nuit de leur vie. Depuis l’après-midi de la veille, ils n’avaient pas eu l’occasion de manger, de boire, ni même d’aller aux toilettes. Dans le silence de la nuit tout relatif, ils avaient remarqué qu’une horloge faisait un bruit pas comme les autres. A la place des aiguilles, c’étaient des os, ceci expliquait donc cela ! Dans leurs rêves noirs et sanglants, chacun avait imaginé prendre un petit déjeuner morbide. Sur leurs tartines de pain était étalée une bonne couche de sang gélatineux agrémentée de quelques petits morceaux de chair humaine, à la place de la confiture ! A cette idée, Émilie et Dylan avaient eu la nausée. Pourtant, leurs ventres ne cessaient de gargouiller tellement fort !

13 heures. L’un des hommes partit sortir le chien. Les deux autres parlaient football. Puis l’un d’eux suggéra :

« – Il faudrait peut-être nourrir notre kidnappé ?

– Je te laisse t’en charger.

– Allume la radio, pendant que je vais donner à bouffer à l’autre. Dis donc, tu l’as sacrément amoché le p’tit ! fit-il remarquer à la vue du corps de Jason.

Son pote se mit à rire également.

– Quoi de neuf aux infos ? Rien, comme d’habitude, tu peux changer de station ! Non, attends ! »

La radio grésillait :

« … disparus depuis 24 heures. Les quatre adolescents étaient partis camper près de la forêt de Wortham. Depuis, ils n’ont plus donné signe de vie… »

« – Ça serait pas nos deux gamins ? Ils étaient 4 alors ? Il nous en manque 2 !!!

Le dernier homme rentra de sa promenade avec le chien.

– Eh, ils étaient 4, les gamins, on a réussi à en avoir 2, les deux autres sont sûrement encore en forêt ! Allons les chercher !

– Bonne idée, on n’a bientôt plus de rillettes de cervelle ! Je prends le matériel nécessaire et je vous rejoins en voiture. »

Émilie et Dylan étaient très faibles et fatigués. Les hommes partis à leur recherche, ils sortirent de derrière le canapé. Ils coururent voir Paul, lui aussi était très faible, il tenait à peine debout. Ils se servirent à boire et mangèrent goulûment un morceau de pain, c’était la seule chose mangeable ici. Tous trois se précipitèrent tant bien que mal, vers la porte d’entrée de la cabane. Ils essayaient d’être discrets, au cas où les monstres reviendraient. Ils s’enfoncèrent dans la forêt. Ils entendirent le vrombissement de voitures : une autoroute n’était pas très loin d’eux. Ils s’arrêtèrent deux minutes, le temps de souffler un petit peu. Des officiers de police étaient certainement partis à leur recherche, cette idée leur redonnait de l’énergie. Émilie dit à ses compagnons :

« – On va y arriver !

Dylan s’effondra sur le sol. Émilie hurla de peur :

– Dylan ! Réponds-moi, qu’est-ce qu’il y a ?

Du sang giclait de la tête du garçon. En bons chasseurs, ils les avaient déjà retrouvés ! L’un des hommes lui avait tiré dessus et l’avait atteint en pleine tempe.

– Vite ! Il faut partir Émilie, ordonna Paul. Cours, s’écria-t-il. Il ne faut pas s’arrêter ! »

Émilie et Paul réussirent à atteindre l’autoroute. Ils attirèrent l’attention des automobilistes qui s’arrêtèrent pour leur porter secours. Pendant ce temps, les policiers avaient trouvé la cabane et les cadavres qu’elle renfermait. Étant certains d’être sur la bonne piste, ils reprirent leur voiture de patrouille pour retrouver Dylan et Émilie. Pour les deux autres, il n’y avait malheureusement plus rien à faire. Le hasard, ou le flair, allez savoir, les conduisit auprès du cadavre de Dylan, une flèche fichée dans le crâne. Puis, ils tombèrent sur les trois hommes. Bien que suspects, ils leur conseillèrent de quitter les lieux, en effet, de dangereux tueurs fous rodaient dans le coin ! L’un des monstres sortit alors son fusil et n’hésita pas à tirer sur l’un des officiers, en plein cœur. Heureusement ce dernier portait un gilet pare-balles, ce qui lui sauva la vie ! Son adjoint saisit alors son arme de service et vida son chargeur. L’un des 3 hommes mourut au bout de quelques minutes, ses deux complices reçurent des balles, l’un dans l’épaule, l’autre dans la jambe. Des camions de police, les secours et le FBI arrivèrent quelques instants plus tard. L’officier visé par les tueurs s’en sortait avec un bel hématome, au niveau du cœur

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Les monstres écopèrent d’une peine de prison à vie. Dans un autre état, il ne fait aucun doute que c’était la peine de mort qui les attendait ! La presse avait exploité l’affaire à fond, révélant le moindre fait morbide, en effet, des tueurs fous qui choisissaient leurs victimes au hasard, voilà un fait divers qui passionnait les gens. Ces trois hommes aimaient seulement faire du mal à leurs victimes, sans raison.

Paul et Émilie, les deux seuls survivants de ces horreurs, eux, n’aspiraient qu’à oublier cette terrible affaire, ils avaient beaucoup de mal à s’en remettre. Ils étaient sans cesse traqués par les journalistes, avides de détails croustillants pour leurs lecteurs qui ne demandaient que cela. Émilie, à bout de nerfs, décida de se transformer pour recommencer une nouvelle vie, sous une nouvelle identité.

Aujourd’hui, elle est partie reprendre ses études en Californie. Elle ne s’appelle plus Émilie, mais Stella. Tandis que Paul, lui, a tout simplement déménagé dans l’anonymat d’une grande ville, à New-York. Tous deux sont devenus des amis et se voient très souvent.

Sang histoire

Suite au concours, un recueil de nouvelles a été publié. Cette nouvelle en est extraite.

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Sang histoire

Sarah PETARD – 4e B

Enseignante : Mme Amourette

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J’ouvre les yeux.

Je regarde le plafond. Je voudrais pleurer mais mes yeux sont tellement bouffis que c’est à peine si j’arrive à les ouvrir. Un mois que je suis là, dans mon lit. Je n’ai plus la force de manger, de dormir et encore moins de répondre aux questions idiotes d’une soi disant psy qui n’y connaît rien du tout, elle me l’a avoué…

Rien que de me rappeler pourquoi je suis comme ça, me donne envie de vomir. Mais mon estomac est tellement vide que je n’ai plus rien à sortir.

Je referme les yeux.

J’entends toquer à la porte, je suppose que c’est ma sœur mais je ne veux pas répondre parce que je sais qu’elle me trouve ridicule. En effet, Gretel pense qu’au contraire, on doit être fort et que, quoi qu’il arrive : il faut se battre ! Mais, j’ai toujours été le faible. J’en ai honte. Je voudrais disparaître à sa place. Je me sens mal. Qui est la victime cette fois-ci ?

« – Hansel ! Je sais que t’es réveillé donc réponds-moi, arrête ton cinéma et par pitié redescends sur terre….

– …

– Je vais te rassurer tout de suite. La nouvelle victime, c’est le boulanger, ce vieux grincheux. Comme les autres, son corps n’a pas été retrouvé…

– …

– D’accord, tu ne me réponds même pas, OK. Tu sais quoi, je ne reviendrai pas, t’as compris !?!?! Reste ‘dans la lune’ et ne compte pas sur moi… »

Quand j’étais petit, je tombais souvent « dans la lune » c’est à dire que d’un seul coup, j’arrêtais n’importe quelle activité, regardais dans la direction de la lune et recevais ‘les images’. Rien ne pouvait me sortir de ma torpeur. On pouvait hurler, me pousser, me chatouiller, me jeter de l’eau à la figure et même m’assassiner que cela ne m’aurait réveillé. Mais les véritables problèmes commencèrent quand je me mis à parler aux autres de mes ‘images’, ces histoires qui hantaient mon esprit.

Ainsi quand je vins voir Amaras et que je lui expliquai que la première fois qu’elle verrait son prince charmant, ce serait une bête hideuse, je me créai ma première ennemie. Mais ce ne fut pas la seule. Ensuite, il y eut Léa, quand je lui dis qu’elle mourrait le soir de Noël en allumant sa dernière allumette. Puis, Aurore quand elle apprit qu’elle dormirait cent ans car il faut l’avouer, elle est complètement stupide. Et Antoine aussi, qui passerait son temps à se perdre dans la forêt et à retrouver son chemin pour se faire à nouveau abandonner par ses parents. Enfin bref, à la fin de l’année, plus personne ne m’adressait la parole, je n’avais plus aucun ami et je passais mes récrés seul. Jusqu’au jour où les meurtres ont commencé et ma mère est décédée. La toute première victime. Depuis ce meurtre, tous les jours, à minuit pile, une nouvelle victime est tuée…

Je me réveille. Je m’étais endormi ? Je ne me souviens plus. J’attends une heure, deux heures : le temps passe lentement.… Et puis, non ça y est une image, je ferme les yeux… trop tard, les mots, les images défilent, je laisse faire, surpassé.

Riquet à la houppe

Il était une fois une reine qui accoucha un jour d’un fils si laid qu’on se demanda si ce n’était pas un animal doté d’une petite houppe au dessus de la tête. On le surnomma : Riquet à la houppe. Riquet étant son nom de famille.

Je reconnus immédiatement Nathan qui était particulièrement désagréable et avait toujours quelque chose à dire…

Heureusement la bonne fée qui assistait à sa naissance lui dit qu’il serait très aimable, qu’il aurait beaucoup d’esprit et pourrait donner de l’esprit à la personne qu’il aimait le plus.

Mmmh ça dépend de quel point de vue…

Au bout de sept ou huit ans, la reine du royaume voisin accoucha de deux jumelles, l’une incroyablement belle mais sans esprit, ayant le pouvoir de rendre belle la personne qu’elle aime le plus, tandis que l’autre, extrêmement laide, était saine d’esprit. Très vite la belle fut jalouse de l’esprit de sa sœur, elle qui n’arrivait même pas à se servir un verre d’eau sans en mettre partout.

Exactement comme Éline…

Alors qu’elle ruminait sa peine dans la forêt, elle croisa Riquet à la houppe qui lui proposa un marché, il lui donnerait de l’esprit si elle acceptait de l’épouser dans un an. Ayant si peu d’esprit, elle pensa que cela n’arriverait jamais et accepta.

C’est ça, être sain d’esprit, faire du chantage à ceux qui n’en ont pas !!!

Ainsi quand vint le jour de se marier, la princesse fut extrêmement surprise, Riquet à la houppe se vexa et la princesse soupira : « Si seulement il pouvait être beau ! » et POUF !!! Il se transforma en un magnifique prince charmant et ils se marièrent.

Et voilà encore une histoire qui se termine mal ! Et l’autre jumelle alors ???

Ah, là, là, là… Je suis encore dans cette salle, à chaque fin d’histoire c’est comme ça : une salle immense sans sol, ni plafond. Là dedans, c’est comme dans Alice au pays des merveilles, sauf que je ne tombe pas. Je vole. Les étagères sur les côtés ne supportent ni le poids des livres, ni le poids du service à thé. Je sais comment en sortir, il me suffit de serrer les yeux très fort. Mais, cette fois, j’ai envie de visiter cet endroit. Je me balade, quand soudain au centre de la pièce, j’aperçois une ombre couverte de tâches de sang, en train d’écrire. Enfin, je pense que cette ombre écrivait car j’ai vite fermé les yeux. Je me suis donc réveillé assis, sur mon lit. Bref, je ne l’ai pas bien vue. J’ai le cœur qui bat très fort. Je ne suis pas en sécurité là-bas. Moi qui m’y retrouve très souvent, c’est la première fois que je la vois. Bon, c’est vrai que d’habitude, je n’explore pas cet endroit : il me fait peur. Je vais finir par mourir, comme les autres. Je suis terrifié.

J’entends toquer à la porte : Gretel… La porte s’ouvre d’un grand coup. Je me fige. Ce n’est pas elle… C’est mon oncle, mon voisin. Un peu comme tout le monde, il est très proche de Gretel mais ne m’apprécie pas trop. C’est un ancien policier qui doit être à la retraite depuis longtemps mais qui pense quand même pouvoir arrêter le criminel. Je sais que je fais partie des principaux suspects. Il est vrai que je fais plus ou moins partie de l’entourage proche de pratiquement toutes les victimes. Après ma mère, il y avait eu l’épicier chez qui j’étais resté le plus longtemps possible pour éviter d’aller voir ma psy. Puis Léo, avec qui je venais de me battre dans la journée. Ensuite, ce fut le tour de mon professeur qui venait de me mettre une retenue, etc. A force de voir mon entourage mourir les uns après les autres, j’ai décidé que plus jamais je ne sortirais de ma chambre… Et puis, comme j’y passe mes journées et mes nuits à observer mes images, forcément mon oncle me prend pour un sorcier jeteur de maléfices.

« – Suis-moi ! m’ordonna-t-il.

Je suis paralysé, je sens qu’il s’est passé quelque chose de grave mais mon corps refuse de bouger. Il sort son revolver : un vieux FP-45 Liberator. Sa main tremble, il me tient en joug.

– Maintenant, tu vas te lever et me suivre gentiment ou je t’explose la tête sans prendre la peine de vérifier si t’es un sorcier.

– Qu’est-ce qui s’est passé, bordel ?! dis-je, ressemblant plus à un fantôme qu’à un sorcier.

– Sorcier ! Ne joue pas avec moi ! Tu l’as tuée…

Sa voix se brisa. Si tout à l’heure j’étais pâle, maintenant j’étais complètement livide.

– Qui est mort !?! soufflais-je à peine.

Il me regarda avec dégoût. Je ne sais pourquoi mais j’ai compris, je le vois dans son regard. Je le supplie par la pensée mais rien n’y fait…

– Gretel. »

Je crie. Une fois. Ma tête tourne. Deux fois. Je hurle. On aurait pu m’entendre à l’autre bout du quartier. Je pleure toutes les larmes de mon corps. Je sens des bras m’attraper. Je me débats de toutes mes forces. J’ai la nausée. J’entends un rire. Je me rends compte que c’est le mien. Je sens ma tête tourner. J’ouvre la fenêtre. J’inspire un grand bol d’air. Je saute. J’atterris sur l’herbe. Je vomis. Je vois des gens en costume bleu braquer leurs armes sur moi. Il fait nuit. Je plonge dans un buisson.

Je les entends me chercher. Ils parlent. Je n’entends plus rien. Je ne sens même pas les épines du buisson me rentrer dans la peau. Je suis trop triste, dévasté. Les larmes coulent sur mon visage.

« – Gretel… … … »

Elle avait toujours été forte. C’était à moi de mourir. Personne ne compte sur moi, cela n’aurait rien changé.

La tristesse laisse peu à peu place à la rage. Je déteste la personne qui l’a tuée. Plus que ça, je la hais, la maudis. Pire, il n’y a aucun mot pour décrire le sentiment que j’éprouve. Je lui ferai payer son crime. Je la tuerai, lui arracherai les yeux, l’égorgerai, me baignerai dans son sang. Je suis épouvantable. Désormais, ce ne sera plus moi le faible, je serai le fort !

Ce sera moi qui jetterai la sorcière et sa maison de pain d’épices, dans son four brûlant ; et non Gretel !

Appelez-moi Gretel !

Je sors de mon buisson en prenant soin de me faufiler dans l’ombre de la rue d’en face sans me faire repérer : à cause des épines, je suis couvert de sang, j’attirerais facilement l’attention… Je finis par m’endormir.

Je me réveille. J’ai peur qu’on me voit et qu’on me dénonce à la police. En même temps, dans cette histoire, ça doit pas mal rassurer les gens que ce ne soit qu’un gamin, pour qui la vie a mal tourné, qui accomplit meurtre sur meurtre. Le problème, c’est que ce n’est pas moi… Maintenant que j’ai les idées claires, je me rends compte d’un truc : et si les meurtres avaient un rapport avec mes images !? Et si c’était ce monstre qui les tuait… J’entends mon cœur battre. J’inspire un grand coup et me parle pour me rassurer : « Calme-toi, Hansel, calme-toi… »

Je ne suis pas Hansel, je suis Gret…, je vais me battre…

Je sens une ‘image’ arriver… NON, ce n’est pas le moment…. concentre-toi, concentre-toi.… Trop tard, les images défilent, rien ne peut les arrêter et j’ai trop peur de la salle pour faire attention à l’histoire.

Ils vécurent heureux et se marièrent…

Ça y est c’est la fin de l’histoire, j’ai peur. Je suis encore dans cette salle. L’ombre est là, elle écrit encore… Ce n’est pas une ombre, c’est… GRETEL !!!

Je cligne des yeux. Je me retrouve à l’air libre. Gretel ? Ce n’est pas possible, elle est morte. Et si elle n’était pas morte ? Après tout, on n’a jamais retrouvé de corps. Et si elle appartenait à une énorme organisation qui terrorise notre village, si personne n’était mort, si c’était juste une énorme blague, si maman en était la fondatrice et qu’elle attendait de moi que je sois fort, si en réalité tout le monde voyait des images…

Il faut que j’arrête ! Se donner de faux espoirs ne va pas me permettre d’avancer mais j’ai trop peur. Je continue de ruminer mes pensées en déambulant dans les rues toute la journée. Je stresse. Bon, au boulot !

J’entre dans un bâtiment en passant par un trou dans le grillage, puis en cassant une fenêtre tout en priant pour qu’il n’y ait pas d’alarme. J’allume la lampe de poche que j’étais allé récupérer quelques heures plus tôt et observe les colonnes de livres qui s’étalent jusqu’au plafond. Une épaisse couche de poussière les macule. Personne n’avait dû rentrer ici depuis belle lurette. Normal, je me trouve dans l’ancienne bibliothèque. Elle était spécialisée dans les contes de fée et avait fermé il y a une vingtaine d’années car elle tombait en ruines. Cela demandait beaucoup d’entretien alors que plus personne n’y allait. On aurait pu rénover le bâtiment pour une autre utilisation mais cela aurait coûté beaucoup trop cher. Bref, la bibliothèque était tombée dans l’oubli. J’observe les contes et je remarque que je les connais tous en majorité. Je finis par trouver celui que je cherche : ‘Hansel et Gretel’.

Je tourne les pages jusqu’à ce que… Non ! Elle a été arrachée. Il y avait quelque chose collé sur cette page qui m’appartenait, qui nous appartenait. On l’avait caché avec Gretel, il y a longtemps, quand nous nous adressions encore la parole sans nous hurler dessus. C’était un sachet qui me permettait de décupler mes capacités et donc de contrôler les ‘images’… J’en aurais eu bien besoin ! C’était en réalité de la farine de maïs. Ma mère, dans sa folie cuisinière, en avait un jour mis dans son gâteau. Je n’avais plus eu d’images de toute la semaine. J’en mangeais, à cette époque, tout le temps, j’avais l’impression d’être normal. Mais quand ma mère est morte, j’ai commencé à déprimer, à m’enfermer dans ma bulle et à aimer mes images. J’arrêtai d’en prendre…

Pourquoi Gretel avait-elle pris le sachet ?

Soudain, je comprends… Les images : une ombre à l’intérieur ; Gretel qui se trouve être l’ombre ; le sachet disparu. Quelqu’un a forcément eu besoin de cette substance… Gretel, pourquoi ne m’en avais-tu pas parlé avant ? Pourquoi m’avais-tu caché que, toi aussi, tu voyais des images ? Cette ombre n’a aucun rapport avec les meurtres… Je me laisse emporter par les images jusqu’à la salle…

Une vague de soulagement me traverse. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas ressenti cela. Gretel est encore là, elle écrit… Je m’approche. Elle me regarde bizarrement, il n’y avait jamais eu cette expression avant sur son visage : la haine. Elle déforme tout son visage et je me doute que quelque chose cloche mais malgré tout je me lance :

« – Gretel, je sais tout maintenant, toi aussi tu savais tout et tu ne m’as même pas prévenu ! lui dis-je.

– Non ! Tu ne sais pas, Hansel ! Tu ne sais rien !

– Bien sûr que si ! Je….

– Tais-toi ! Tu ne comprends jamais rien !!!

Soudain, je palis et si je m’étais trompé sur toute la ligne. Et si c’était Gretel la meurtrière…

– Écoute-moi… suppliais-je.

– Non, toi écoute-moi ! Tu ne m’écoutes jamais quand je te parle ! Et tu sais pourquoi ?!? Parce que tu es fou. Voilà pourquoi !!! Tu passes tes journées depuis que tu es né à parler à des gens qui ne sont pas là ! A te mettre à rire aux enterrements, à tomber en pleurs aux anniversaires, à répondre des choses complètement incohérentes quand on te demande l’heure, à te mettre dans une colère dévastatrice quand on te demande quand passe le prochain bus ! Tu es fou !

Elle avait l’air au bord de la crise de nerf.

– Gretel…

– Et pour la dernière fois, je ne suis pas Gretel ! Tu n’as pas de sœur ! Je suis ta psychiatre.

– Mais les meurtres…

– Il n’y a pas de meurtres ! Tu as commencé à nous sortir ça quand on a décidé de t’enfermer dans un asile alors que tu devenais dangereux. Même dans l’asile, ta folie s’est aggravée. Tu passais tes journées à hurler au meurtre. Mais nous avons été obligés de t’isoler quand tu as commencé à tuer les autres pensionnaires. Ensuite, la direction a pensé que tu devais continuer à être suivi par des psychiatres. Mais à chaque fois, on les a retrouvés morts. C’est la dixième fois que je te parle et je me demande sérieusement quand je vais y passer… »

Je vois progressivement ses traits vieillir d’une dizaine d’années et se déformer. Non ! Ce n’est pas possible ! Je comprends l’espace d’un instant que tout est faux : la bibliothèque, l’école, ma maison, ma vie… Nous sommes en réalité dans un bureau et je me revois en train d’égorger une vieille femme avec de grosses pustules sur le nez. Immonde…

Un sourire sadique emplit mon visage. Je suis fou, taré !

Le sang me couvre le visage et un rire monstrueux traverse le ciel.

JE N’ALLAIS ÉPARGNER PERSONNE !

Doubles faces

Suite au concours, un recueil de nouvelles a été publié. Cette nouvelle en est extraite.

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Doubles faces

Emma CAHAGNIER et Solale YVETOT – 3e A

Enseignante : Mme Léandri

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Il était 12 heures 10… Il était l’heure de partir. Il s’empressa de mettre sa cagoule, d’enfiler ses chaussures et partit. Ses collègues l’attendaient dans un fourgon. Il regarda une dernière fois sa montre et se mit à courir. Malheureusement, il en perdit sa cagoule mais il n’avait pas le temps de la ramasser, il fallait se dépêcher. Arrivé dans le fourgon, la tension et le stress étaient à leur maximum ; tout le monde sortit son arme et ils prirent la route. Arrivés à destination, il sortit du véhicule, son arme à la main. Il entra dans le bâtiment et prononça : « Tout le monde à terre ! »

Les gens criaient, les femmes étaient paniquées et tenaient fort leurs sacs hors de prix entre leurs mains. Les hommes eux, étaient tout aussi paniqués.

Les agents de la banque, quant à eux, étaient plutôt sereins, ils étaient habitués à ce genre de situations. Les otages se mirent à terre sauf une personne qui n’avait rien remarqué ; il avait son casque sur les oreilles. Les braqueurs commencèrent à pointer leurs armes sur lui, il ne réagissait pas. C’est alors que John tira sur lui accidentellement. Paniqués, les braqueurs prirent la fuite et retournèrent dans le camion. Arrivés dans le camion, l’un d’eux prit la parole :

«- Putain John, on t’avait dit de te contrôler, tu te souviens pas comment ça a fini la dernière fois que tu as fait ça ?

John répliqua :

– Si ! Je m’en souviens très bien, mais là, c’est pas ma faute, le coup est parti tout seul. »

Pendant ce temps, Georges le directeur adjoint de la banque, appuya sur le bouton rouge qui était relié au commissariat ; quelques minutes plus tard, la police était là. Le commissaire commença à poser des questions à tous les otages :

« – Comment étaient-ils ?… »

George prit la parole pour dire au commissaire qu’il y avait des caméras de surveillance. En regardant les vidéos, un policier remarqua que le braqueur ressemblait étrangement au directeur adjoint, qui d’ailleurs n’était pas présent sur les vidéos. Le commissaire se tourna vers George et lui dit :

«- Où étiez-vous vers 14 heures ?

George répliqua :

– J’étais dans la banque enfin, où vouliez vous que je sois ? »

Après 4 heures d’interrogatoire au commissariat, il ne voulait toujours pas avouer, il disait que tout le long du braquage, il était dans un des ascenseurs en panne. Le commissaire décida de le garder quelques heures de plus en garde à vue.

Pendant ce temps, John paniqué, repensait à toutes ses années de prison où il ne voulait pas du tout retourner. Pour se changer les idées, il décida d’allumer la télé quand il tomba sur BFM TV qui parlait d’un braquage dans la plus grande banque de la ville. Le directeur adjoint de la banque était accusé d’avoir fait un braquage dans sa propre banque !

En apprenant ça, John ne savait pas comment réagir et décida d’appeler un de ses complices.

« – Allô, c’est moi John, t’as vu les infos sur BFM ?

– Nan j’ai pas vu, y’a quoi ? »

John lui raconta tout ce qui se passait aux informations.

Pendant ce temps-là, au commissariat, George était alors transféré aux Baumettes car les preuves étaient beaucoup trop accablantes. Il resta un bon moment assis dans un coin de sa cellule à penser à comment il allait pouvoir s’en sortir… Après quelques heures de réflexion, il décida de s’évader de la prison.

John se demanda s’il allait laisser quelqu’un se faire accuser à sa place ou bien partir au commissariat se dénoncer. Il passa la nuit à penser à ce qu’il allait faire. Le lendemain, il avait pris sa décision, il allait se dénoncer.

George vérifia sa cellule, il trouva par terre un morceau de fer, il regarda à droite puis à gauche, la voie était libre, il prit le bout de fer, le tordit et l’enfonça dans la serrure. Après quelques minutes à tourner dans tous les sens, la porte s’ouvrit. George marcha sur la pointe des pieds jusqu’à la sortie, quand il atteignit la sortie, un policier lui barra la route.

Pris de panique, il l’assomma, mit ses vêtements et partit.

John se dirigea vers le commissariat. Il entra dans un bureau, s’assit et expliqua toute l’histoire du début à la fin. Après avoir entendu son récit, le commissaire appela la prison où se trouvait « normalement » George pour leur dire de le faire venir. On le rappela quelques minutes plus tard pour lui annoncer que George n’était plus dans sa cellule. Après une nuit de recherches, on le retrouva endormi par terre, au pied de sa banque.

C’est alors que George et John se retrouvèrent face à face. La ressemblance était plus que frappante, elle était presque surnaturelle !

On leur fit faire des tests ADN et le verdict tomba : ils étaient jumeaux !

John prit 5 ans de prison et George pu recommencer sa vie là où il l’avait laissée… mais tout n’était pas comme avant ; il avait un frère et il était bien décidé à le sauver.

John n’était pas bête ! Avant d’aller en prison, il avait donné à son frère, les noms et les numéros de ses complices. George prit contact avec eux, il leur expliqua l’histoire depuis le début.

Deux jours plus tard, John était libre !

Il reprit ses petites affaires sauf que cette fois, il avait un allié en plus, eh oui, George s’était « reconverti » : il n’était plus le gentil petit banquier du début ! Oh non ! Loin de là, son frère et lui étaient maintenant les deux braqueurs les plus recherchés d’Europe !

 

Nightmare

Suite au concours, un recueil de nouvelles a été publié. Cette nouvelle en est extraite.

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Nightmare

Rayan GAUMONT – 3e A

Enseignante : Mme Léandri

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C’est l’histoire d’un couple heureux qui vivait paisiblement dans la lande.

Elle rentra précipitamment en courant. Essoufflée, criant, elle prononça ces mots à son mari :

« – C’est bon Silva ! J’ai trouvé des tickets pour notre voyage !!!…

L’homme pleura à chaudes larmes. Vous trouverez peut-être que c’est exagéré mais pour cet homme, c’était très important.

– Mais chéri, pourquoi tu pleures ?

Il essuya ses yeux humides. Heureux, il répondit le premier mot qui lui passa dans la tête :

– Mon amour, je t’aime tellement. »

Elle rougit, écarlate ; lui aussi.

L’histoire de ce couple avait commencé le 14 février 2016. Les amies de Silva avaient invité une de leurs copines ; c’était prévu mais lui ne connaissait pas son identité…

Le coup de foudre fut immédiat. Quelques mois plus tard, ils étaient mariés. Leurs tickets d’avion pris, le voyage s’annonçait bien, il faisait beau ce jour-là. Pendant le voyage, Silva s’endormit. Quelques heures après, il ouvrit un œil, sa femme recevait un appel.

Elle alla dans la cabine des toilettes, décrocha son téléphone ; on entendit à peine un bruit sourd qui sortit de la cabine…

Eva sortit et l’homme se réveilla complètement.

« – Hein qu’est-ce qu’il se passe Eva ?

Il se réveillait difficilement avec un filet de bave sur lui, qui lui donnait un air idiot. Sa femme rigola de son air ahuri. Toujours en rigolant, elle lui murmura :

– Nous sommes bientôt arrivés.

– Parfait, j’ai même pas vu le temps passer.

– Normal, t’as fait que de dormir pendant tout le trajet mon amour. »

Le couple était heureux, fraîchement arrivé à destination, dans le pays de leur rêve : l’Autriche.

Quelques heures plus tard, le mari étonné et émerveillé à la fois, demanda à sa femme :

« – Oh, tu as trouvé un endroit rien que pour nous deux ! C’est un endroit spécial pour les amoureux, n’est-ce pas ?

– Oui, c’est une surprise !!! Sois patient. »

L’homme, à la fois heureux et un peu déboussolé, était ravi ; sa femme l’aimait d’un amour sans nuage. C’était le plus beau cadeau qu’il puisse recevoir de la vie.

Il monta dans la voiture pendant qu’elle lui mettait, avec un air malicieux, un bandeau autour des yeux. Cependant, il détestait ne pas voir là où il allait.

« – Il faut que j’arrête de penser à ce genre de choses, se dit-il.

Sa femme lui demanda, inquiète :

– Tu as dit quelque chose mon amour ? Je te trouve un peu crispé. Ça va ?

– Oui, ne t’inquiète pas, c’est juste que j’ai un peu de mal à supporter de ne pas voir !

– D’accord. Repose-toi, on est bientôt arrivé, tu vas être si heureux de cette surprise. Attends, ne bouge pas, tu as quelque chose sur le visage. Ne bouge pas, hop ! Et voila.

– Oh, merci ma chérie, tu sais, je crois que je suis fatigué. »

L’homme s’endormit paisiblement. Quelques minutes plus tard, il entendit un bruit de ferraille qui le fit sursauter.

C’est alors qu’il se réveilla avec un œil vitreux…

L’homme tenta de bouger, et ne comprit pas pourquoi il ne le pouvait pas ! Regardant tout autour de lui, il se rendit compte qu’il était attaché à une chaise avec des chaînes glacées qui lui entouraient le corps tout entier. Effrayé, il se débattit et tout d’un coup, il entendit un bruit de porte ; une femme qu’il ne voyait pas bien avançait vers lui avec des outils de médecin.

« – Salut chéri, tu te souviens de moi ? Je suis ton pire cauchemar ! »

L’homme, tétanisé, ne pouvait plus articuler un seul mot.

Il pleura ; que se passait-il ? Tout cela ne pouvait pas être vrai !

Il ne put que crier de toutes ses forces !!!

« – JE VEUX SORTIR D’ICI, AIDEZ-MOI !!! »

Il ouvrit les yeux, les larmes coulaient sur ses joues. Il était en sueur ! Autour de lui, le jour se levait, on était dimanche et il était dans son lit.

Un passé trop lourd à porter

Suite au concours, un recueil de nouvelles a été publié. Cette nouvelle en est extraite.

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Un passé trop lourd à porter

Océane CARMEN et Émilie LAUVRAY – 3e B

Enseignante : Mme Llorca

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Autrefois, je m’appelais Madison. Et je suis morte.

J’ai été mariée à Gérôme pendant dix ans, mais notre mariage a été un échec. Les cinq premières années furent magnifiques. Nous nous aimions tendrement, nous avions des projets de famille. C’était quelqu’un de très doux et de très compréhensif. Mais un jour, il perdit son travail et il ne s’en remit jamais. A partir de cette date, il devint violent envers moi, il se mit à boire et à me frapper de plus en plus souvent et de plus en plus fort. Il me prenait pour son esclave, j’avais des bleus et des fractures, j’ai souvent été conduite à l’hôpital en urgence par sa faute. J’étais tellement soumise à la domination de cet homme que je ne trouvais pas la force de partir. Je me méprisais chaque jour et je me sentais la dernière des idiotes.

Mais ma meilleure amie, ainsi que des assistantes sociales, m’ont aidée à sortir de ce cauchemar en me redonnant goût à la vie. L’épreuve fut longue et difficile, mais je m’en suis sortie.

Après le divorce, j’ai vécu quatre mois de vie paisible avec mon chat Grisou, je profitais enfin de mon existence. J’étais libre et heureuse. Ma vie avait définitivement changé, j’étais enfin redevenue la femme d’avant, j’avais un rythme de vie énergique et qui me ressemblait.

Mais ensuite le cauchemar a repris.

Quatre mois après notre divorce, j’ai commencé à me sentir étrangement mal, comme si mon corps ne m’appartenait plus. J’avais souvent mal au ventre. Au début, je pensais que c’était de simples problèmes de digestion. Mais, après avoir pris plusieurs rendez-vous chez le médecin, après avoir avalé des antidouleurs, j’avais toujours ce mal-être. Alors je n’y fis plus attention.

Quelques jours plus tard, j’avais toujours mal, donc, une fois de plus, je retournai chez le médecin. Il me dit que ce n’était pas grave mais il supposait une grossesse et me proposa de faire des examens plus approfondis. Je décidai de ne pas les faire car je ne voulais pas croire en cette supposition. Imaginer l’enfant de ce monstre dans mon ventre était horrible et impensable. De toute façon, c’était impossible, je n’avais pas pris un gramme de poids, j’avais encore mon cycle menstruel et je n’avais pas d’envies. De plus, je ne me rappelai pas avoir eu un moment intime avec mon monstre de mari. La dernière fois, cela remontait au moins à 5 ans.

Quelques mois plus tard, toujours allongée sur mon canapé, avec des maux de ventre de plus en plus intenses, je me tordais de douleur. Je ne savais plus comment me mettre.

Et puis je sentis qu’il se passait quelque chose.

D’abord des douleurs insupportables, j’avais l’impression que le ventre me tiraillait, comme si quelque chose voulait sortir de moi. Les coussins, sous mon corps, étaient trempés. J’avais chaud et j’avais mal. Je crus que c’était la fin.

Mais ce n’était que le début.

A partir de ce jour-là, ma vie allait prendre la tournure du cauchemar. Je ne me doutais pas qu’à partir de ce moment, j’allais devenir la personne que je n’aurais jamais pensé être.

Longtemps, je regardai cette chose. Puis je pris l’oreiller et je l’étouffai, je le mis dans un sac et le jetai dans la poubelle de mes voisins afin d’attirer les soupçons sur cette pauvre famille nombreuse…

A partir de ce jour là, Madison était morte.

Grâce aux tests génétiques, ils ont retrouvé ma trace.

Depuis plus de quatre années, je croupis en prison, condamnée à dix ans de peine. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait cette chose odieuse. Aujourd’hui, je le regrette tellement. J’ai même changé de prénom pour changer de vie…

Aujourd’hui Madison est devenue Élise et je veux tout recommencer à zéro. Avoir une belle et grande famille.

Je donnerais tout pour prendre mon enfant dans mes bras.