Mensonge
♦ Acelya AYKAC YAMAN et Duygu SEYHUN – 3e C ♦
Enseignante : Mme Surmely
-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_
Sarah se leva, elle sentit une bonne odeur de petit déjeuner. Elle alla à la cuisine et vit sa mère en colère. La femme criait car elle ne s’attendait pas à voir sa fille : elle était partie 2 mois avec ses deux meilleurs amis à Paris ; son deal avec sa mère était de trouver du boulot. Or, elle n’en avait pas trouvé, du moins pas cherché : elle préférait s’amuser avec ses amis ! Sa mère l’avait pourtant prévenue, si elle ne trouvait pas de travail, elle allait devoir rentrer au village, car elle ne pouvait pas subvenir aux besoins de sa fille dans une ville comme Paris (elle était issue d’une famille rurale). Cette dernière prit son café sous l’œil interrogatif de sa mère, qui prit la parole et dit :
« – Il te reste un jour pour trouver du boulot, sinon tu rentreras au village ! »
La jeune fille s’empressa de s’habiller et partit avec son dossier. Elle fit plusieurs boutiques, entreprises… et commença à désespérer car tout le monde lui disait les mêmes phrases, qu’on allait très vite la rappeler… Elle fit une dernière entreprise très connue, car c’était l’entreprise de Georges Cloney ; elle pensait qu’elle n’allait jamais être prise mais elle tenta sa chance quand même car elle était désespérée. Elle était impressionnée par la beauté de l’entreprise. Elle demanda à l’accueil où se trouvait le bureau pour l’entretien d’embauche et prit l’ascenseur avec une jeune femme qui, elle aussi, venait déposer son CV. Cette dernière, qui avait pourtant l’air très sûre d’elle, stressait. Elle laissa échapper son CV de ses mains en s’engouffrant dans l’ascenseur. Sarah récupéra la feuille et partit donner son CV à la secrétaire, mais elle tendit, sans s’en rendre compte, le mauvais CV ! Quand elle sortit du bureau d’entretien, elle comprit qu’elle avait confié le CV de la jeune femme. Elle se dépêcha d’aller donner la bonne feuille quand soudain, la secrétaire lui dit qu’elle était embauchée ! Sarah était très mal à l’aise mais elle se trouvait dans l’obligation d’accepter ce job pour rester à Paris, refuser ce travail, c’était abandonner ses rêves.
Elle rentra chez elle pour annoncer la bonne nouvelle à sa mère. Elles firent la fête toute la nuit, mais Sarah avait quand même une triste mine car elle venait de mentir à sa mère. Le lendemain, elle se réveilla très tôt, trop tôt pour elle. Elle mit sa plus belle tenue, ses jolis talons et partit au travail. Elle arriva au bureau le sourire aux lèvres, mais elle fit une rencontre inattendue, elle vit la femme dont elle avait pris malgré elle l’identité, elle commença à trembler, à avoir peur. La jeune femme partit à l’accueil, Sarah s’empressa de la rattraper, elle réfléchit : que fallait-il faire, partir en courant ? La supplier ? La tuer ? Cette dernière idée lui parut complètement absurde. Elle cessa ses rêveries, et décida de se diriger vers elle pour lui parler. Elles se rencontrèrent et s’arrangèrent car la fille, qui s’appelait Julie, ne voulait pas de ce travail. Julie était issue d’une famille riche, son père voulait qu’elle intègre cette entreprise pour faire honneur à la famille, or Julie adorait le chant, mais son père affirmait qu’elle ne pourrait jamais réussir sa vie avec ce métier.
Julie invita Sarah chez elle : elles devinrent amies, même plus que des amies, elles étaient devenues complices. Pour Sarah, tout allait pour le mieux, elle avait un travail, elle avait une nouvelle amie. Mais ses amis et sa mère trouvaient qu’elle avait changé, comme si elle était devenue une autre personne. Elle qui, avant, avait un look de garçon manqué, maintenant elle mettait des talons, des robes… Inconsciemment, elle adoptait le même style que Julie. Même au niveau du caractère elle avait changé, elle était plus prétentieuse, mais elle était plus gracieuse et raffinée aussi.
Ce jour-là, elle alla au travail en étant une nouvelle personne. Elle commença par servir un café au patron, ensuite elle s’occupa des rendez-vous. Elle fit une pause déjeuner, et se sentit tout à coup prise d’un mal de tête horrible, elle se dit qu’avec un café cela passerait sûrement, elle avança vers la machine, elle voyait flou, elle s’évanouit… Le patron qui n’était pas très loin d’elle, la prit et l’emmena dans son bureau. Elle se réveilla, étonnée et gênée, elle s’excusa et partit en courant du bureau. Maintenant, chaque fois qu’elle le voyait, elle était gênée car pour ne pas mentir, Sarah avait un petit faible pour son patron.
Un jour, enfin, ils finirent par s’embrasser. Elle l’aimait plus que tout. Elle était folle de lui. Il devinrent inséparables. Mais Sarah – d’ailleurs il ne l’avait jamais appelée ainsi – était triste car elle se doutait de la réaction de son amoureux quand il saurait qu’elle avait usurpé l’identité de la jeune femme rencontrée dans l’ascenseur. Les jours passaient, ils s’aimaient plus que tout mais elle ne lui avait toujours pas avoué son secret. Elle continua d’aller au travail comme si de rien n’était.
Un jour pourtant, elle se dit qu’il était temps d’avouer sa véritable identité à son amoureux. Elle l’appela pour un dîner le soir, elle se fit toute belle mais au fond d’elle-même, elle se demandait qui elle était vraiment. Une fois le soir venu, elle se prépara, enfila une jolie robe, celle qu’elle avait portée la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Il vint la chercher et ils s’en allèrent. Arrivés dans le restaurant, ils papotèrent pendant longtemps et juste au moment où elle allait lui dire la vérité, il lui offrit un magnifique collier, celui de sa mère qui était morte dans un accident de voiture. C’était la seule chose précieuse qu’il possédait de sa mère. Elle était choquée et se sentait tellement mal qu’elle en avait les larmes aux yeux, elle se dit qu’elle ne lui avouerait pas la vérité car elle avait peur de le perdre. Elle pensa qu’elle le lui dirait une autre fois, qu’elle aurait certainement une autre occasion…. Sarah rentra chez elle à une heure du matin ; sa mère l’attendait car elle devait rentrer beaucoup plus tôt. Elle commençait à s’énerver, avant elle ne lui désobéissait jamais, elle ne la comprenait plus. Ce n’était plus la même Sarah.
Les jours suivants, l’amoureux de Sarah, Georges, l’avait invitée à passer des vacances en Malaisie. Elle était inquiète et angoissée car elle devrait montrer son passeport. Ils attendaient à l’aéroport, au moment de donner le passeport pour monter dans l’avion Sarah paniqua, mais elle se dit qu’il était temps de tout lui avouer, elle l’entraîna sur le côté et lui avoua tout. Au fur et à mesure qu’elle lui racontait son histoire, elle se rendit compte que ce n’était pas elle, qu’elle avait joué un rôle, que tout ce temps, elle avait porté un masque. C’était comme si elle avait pris la personnalité, l’identité de Julie. Elle réalisa aussi que “l’amour ” qu’elle avait pour Georges était un amour superficiel. Elle partit en courant de l’aéroport en laissant Georges tout seul. Elle se sentit enfin libre, elle se sentit être enfin elle-même. Elle quitta ses talons, elle se demanda comment elle avait pu mettre ses choses horribles. Elle détacha ses cheveux. La vraie Sarah était de retour.