Marie
♦ Dounia DEHAMCHIA et Moustapha ZENDOUZ – 3e B ♦
Enseignante : Mme Llorca
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Cet après-midi-là, j’étais allée au cinéma avec Marie, ma meilleure amie. En sortant du cinéma, nous nous étions chamaillées, comme d’habitude. Nous passions beaucoup de temps à nous disputer toutes les deux. Cela ne nous empêchait pas de nous voir tous les jours !
Avec Marie, nous étions amies depuis toujours. Nos parents eux-mêmes se voyaient régulièrement. Et nous étions comme des sœurs. Elle aussi était fille unique, comme moi. Toutes nos vacances, nous les passions ensemble, tous les ans.
Un jour, une nouvelle voisine arriva dans le quartier. Elle s’appelait Delphine. Très vite nous étions allées la voir. C’était une fille étrange, un peu secrète qui nourrissait une grande admiration pour Marie et moi. La coïncidence faisait qu’elle ressemblait beaucoup à Marie. Grandes, brunes, la peau pâle, de loin les gens les confondaient. Rapidement, Delphine s’était mise à s’habiller comme elle. Quand elle s’achetait un nouveau pantalon, Delphine le portait quelques jours plus tard. Marie, qui était une fille très gentille, ne disait rien. Quand je lui en parlais, elle prenait cela comme une marque d’affection et passait outre.
Le soir de ce même après-midi, j’appelai Marie et lui proposai de venir à la maison, pour qu’on passe la soirée ensemble. Mes parents étaient partis en week-end, nous aurions donc la maison pour nous toutes seules. Pendant la soirée, Delphine vint sonner à ma porte. J’étais un peu énervée quelle vienne encore interrompre notre soirée, mais comme d’habitude je n’en dis rien car je n’aimais pas vexer les gens. Je trouvais cependant que Delphine nous envahissait un peu.
Finalement, Delphine resta toute la nuit. Du coup, je ne pus pas parler tranquillement avec Marie. J’avais des choses intimes à lui raconter et je ne souhaitais pas les partager avec Delphine. Après avoir bien rigolé, nous sommes allées nous coucher.
J’avais souvent du mal à dormir. Dans ces cas-là, je piquais les somnifères de ma mère. J’en pris une moitié et allai rejoindre mon lit. Le lendemain matin, je me réveillai toute seule dans ma chambre. La maison était vide. Je téléphonai à Marie pour savoir comment la soirée s’était terminée. Mais elle ne répondit pas. J’appelai donc ses parents, sa mère me répondit qu’elle n’était pas à la maison et qu’elle la croyait chez moi.
Je tentai de joindre Delphine, cela sonnait dans le vide. Je sortis dans la rue pour aller chez elle. La maison était vide, les volets fermés. J’ouvris la porte, c’était la première fois que je mettais les pieds chez elle. Et là je constatai avec effroi que la maison était totalement vide. C’était comme si personne ne l’avait jamais habitée !
Marie avait disparu. Tout le monde était effondré.
Personne ne l’a retrouvée. L’enquête de la police a duré plusieurs mois mais n’a rien donné. Les policiers nous ont interrogés, moi, mes parents et ceux de Marie… Depuis la disparition de leur fille, les parents de Marie sont au plus mal et n’arrivent pas à se remettre de cette disparition car c’était leur seule enfant. La police a cherché Delphine, ils n’ont rien trouvé sur cette fille, c’était comme si elle n’avait jamais existé.
Un jour, alors que je me rendais au lycée, je croisai une fille qui ressemblait fortement à Marie : elle avait la même démarche, les mêmes cheveux, la même silhouette fine et élancée. Je n’en croyais pas mes yeux! J’étais à la fois heureuse et comme folle, d’un coup je revivais, je tremblais de tous mes membres. Je poussai un cri strident et traversai la rue en courant. Je l’ appelai. Je pleurais et riais en même temps. Elle se retourna, et là mes cris de joie se transformèrent en cris de terreur : ses yeux, c’était horrible ! Ce n’était pas Marie ! C’était Delphine qui se trouvait là devant moi !